Le Marché central à poisson de Bamako  a organisé mercredi  26 avril, la troisième formation d’une série d’ateliers sur la transformation du poisson.

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Cette troisième et dernière session destinée aux transformatrices a regroupé une vingtaine de personnes venues des marchés de Médina Coura, Bcéao et les Halles de Bamako. Avec comme formateur principal Takafumi Toshihara, un expert japonais de l’Agence internationale de coopération Japonaise (Jica) L’objectif visé est de renforcer les capacités des transformatrices du poisson ainsi que les grossistes sur les bonnes pratiques d’hygiène et bonne qualité de poisson.

Depuis six mois, un expert japonais de l’Agence internationale de la Coopération japonaise en la personne de Takafumi Toshihara assiste le marché Central à poisson dans le renforcement des capacités des transformatrices du poisson ainsi que les grossistes sur les bonnes pratiques d’hygiène et bonne qualité de poisson. Cette dernière session destinée aux transformatrices a regroupé une vingtaine de personnes venues des marchés de Médina Coura, de la Bcéao et des Halles de Bamako.

Grâce à l’appui du technicien japonais, de nouveaux outils ont été conçus et sont mieux adaptés à la transformation du poisson.

Ainsi, des fours améliorés ont été réalisés par M. Toshihara, l’expert japonais qui, se basant sur sa longue expérience en Afrique, dont des années passées en République du Congo, a proposé aux transformatrices maliennes une technologie améliorée, peu coûteuse, mais plus adaptée aux besoins des utilisatrices.

Les fours, d’une capacité de 5 et 10 plateaux, ont été créés par l’expert japonais et permettent de faire le fumage de 50 à 100 kg de poissons. Les femmes ainsi formées pourront à l’avenir former leurs collègues transformatrices et s’approprier les fours modernes de loin plus performants que leurs outils traditionnels.

Le Marché central à poisson de Bamako est du reste le fruit de la coopération Mali Japon et a été réalisé en 2011 pour être la vitrine de la commercialisation du poisson au Mali et du savoir-faire malien en matière de produits halieutiques.

Aux dires de Mme Diawara Aissata Touré dit Lady, PDG dudit Centre,«  le but recherché est d’avoir un poisson de qualité pour nos populations« . Donc avec l’accompagnement du Japon, aujourd’hui nous sommes mieux outillés en mesure de donner un poisson de  qualité dans de bonne condition à nos populations.

La transformation du poisson occupe à temps plein ou partiel 106.833 personnes, généralement des femmes. Selon le rapport 2015 de la direction nationale de l’élevage et de la pêche, les transformatrices du Mali ont transformé 17.833 tonnes de poissons frais, 9.168 tonnes de poissons séchés et extraient 7 tonnes d’huile.

Le poisson transformé fait avant tout partie des recettes culinaires et la transformation répond avant tout à cette demande.

Le poisson est consommé sous diverses formes selon les espèces, selon le goût du consommateur ou selon même l’état de fraîcheur du produit. La transformation du poisson sous forme séchée, grillée ou fumée représente en plus  une plus-value au produit et un gain supplémentaire pour les producteurs.

Les grands hôtels de la place préfèrent par exemple le filet de carpe ou de capitaine, tandis que les paysans de la campagne préfèrent eux du silure fumé, le pêcheur bozo raffolant pour sa part de soupe de poisson fumé ou encore de capitaine braisé.

La transformation du poisson fait partie aussi des méthodes de conservation simples du poisson par des techniques qui n’exigeant pas des moyens couteux mais par des approches  rudimentaires accessibles à tous.

Le poisson séché, selon les acteurs  peut durer jusqu’à un an sans perdre de sa valeur nutritive, tandis que le poisson fumé peut durer quelques jours, voire une semaine. Une bonne partie du poisson ainsi transformée est destinée à l’exportation et constitue une source de rentrée en devises pour le Mali.

Notre pays qui importe de grandes quantités de poisson frais compense en partie cette perte de devise par l’exportation de centaines de tonnes de poissons transformés, pêchés dans  nos cours d’eau.

Ibrahima Ndiaye

 

Source: lesechos