Le Mali, dans le passé, a véritablement joué un rôle de pionnier dans la promotion de l’énergie solaire. Qui se rappelle encore que notre pays a abrité à Diré la plus grande centrale solaire thermique du monde ? Malheureusement cette expérience s’est terminée en queue de poisson. Comme plusieurs initiatives heureuses ont été classées sans suite. Allez savoir pourquoi !

Et pourtant, il existe une agence pour la promotion des énergies renouvelables dont l’énergie solaire. Cette agence a réalisé de bonnes choses dans le domaine de la recherche de l’énergie solaire et de la mise au point des instruments comme les séchoirs solaires, des cuiseurs solaires, des chauffe-eaux solaires, des pompes éoliennes, entre autres. Mais ces initiatives sont restées lettres mortes puisqu’elles n’ont pas été vulgarisées à hauteur de souhait.

Des expériences heureuses dans le domaine de vulgarisation ont été victimes d’un d’arrêt brusque. C’est le cas des séchoirs pour lesquels les menuisiers avaient été bien formés. Ces menuisiers pouvaient fabriquer des séchoirs qui servaient à sécher la viande, le mangue, l’oignon et plusieurs légumes et fruits de saison, tout en les mettant à l’abri des mouches et autres insectes nuisibles. Des cuiseurs qui servaient à cuisiner des plats ont aussi connu des débuts d’application, mais ne sont guère allés loin. Toutes ces expériences se sont arrêtées en cours de chemin. Pourquoi ?

Il n’y a pas eu une politique de vulgarisation digne de ce nom. Basée sur les jeunes qui constituent la couche la plus nombreuse de la société malienne, cette politique doit faire de la motivation et de la communication son cheval de bataille. C’est pourquoi, nous proposons un nouveau concept basé sur l’innovation-vulgarisation (I.V) et la motivation permanente (IVPM). Sur la base de ce concept, un véritable business devra voir le jour autour de l’énergie solaire. Un business qui aura besoin de l’équipement le plus rudimentaire comme le séchoir solaire au matériel le plus sophistiqué comme le panneau solaire. Nous avons vu de nos propres yeux à la télé des femmes indiennes fabriquer manuellement des panneaux solaires sous la férule des Ong. Si cela est possible par les Indiennes, pourquoi pas par les Maliennes ? Ce business intègrera également les lampes solaires. Comparaison pour comparaison, une femme Burkinabè a mis au point sa propre lampe solaire sous le label “Maman Lampe”. Cette lampe a été vue à plusieurs reprises à Bamako, plus précisément au Cicb, au cours des foires-expositions sur les équipements solaires. Si une Burkinabè arrive à réaliser une telle prouesse, pourquoi pas une Malienne ? Mes chers compatriotes, un peu de volonté !

Boubacar Sidibé Junior     

 

Source: Aujourd’hui-Mali