L’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré (ATT) et sa famille ont donc finalement regagné, ce 24 décembre, leur terre natale, après un peu moins de six ans d’exil à Dakar (Sénégal). Pour faire retourner son prédécesseur Amadou Toumani Touré (ATT) au bercail, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui trouve que «le moment est propice», n’a fait qu’accomplir solennellement, en sa qualité de garant de l’unité nationale et de la stabilité du Mali, le geste d’honneur et de sagesse de la République à l’endroit de ce citoyen qui est un homme d’Etat.

Evincé du pouvoir par le «coup d’Etat le plus absurde» que l’humanité ait connu le 22 mars 2012, le président Amadou Toumani a été contraint à l’exil au Sénégal et confié aux bons soins du président Macky Sall par ses pairs de la CEDEAO. Son retour dans son pays, devenu hypothétique un moment par les accusations d’actes de “haute trahison”, par la Haute Cour de Justice, a finalement été possible grâce aux conclusions favorables d’une enquête parlementaire en décembre 2016. Depuis plus rien ne pouvait empêcher l’homme  de revenir au  Mali, pour y vivre en citoyen normal. Mais fallait-il qu’il y retournât  avec tous les honneurs dus  en son rang !

A sa descente d’avion cette veille de Noël, ATT a été accueilli au bas de la  passerelle par l’actuel Premier ministre et une pléiade d’anciens Premiers ministres de la République. Sans oublier plusieurs responsables de la majorité comme de l’opposition, personne ne voulant manquer l’évènement-phare de l’année 2017. Toute la symbolique protocolaire de la République a été respectée et déployée pour lui réserver l’accueil digne d’un Homme d’Etat. Pourquoi tant d’engouement et toute cette effervescence autour de celui qui reste l’un parmi les plus charismatiques chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du Mali?

Une évidence : l’année 2018 sera – électoralement parlant – capitale, décisive, effervescente…..Les uns et les autres veulent-ils alors une récupération politique de l’évènement ? Les partisans de l’ancien Chef d’Etat,  notamment ceux du Parti Pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES), clament haut et fort que : « Il faut que le Mali sorte de la crise et qu’il y ait une certaine unité au niveau du pays ». Si ce slogan peut-être diversement interprété, l’intéressé, quant à lui, a déclaré ne plus s’occuper de politique. On peut le croire sur parole et laisser le temps apprécier Gaoussou Madani Traoré

Le Challenger-Mali