Tous nos confrères sont libres. C’est la bonne nouvelle qui se repend comme une trainée de poudre lundi soir vers 17 heures moins. Les réseaux sociaux sont inondés par cette information. Journalistes, amis de la presse, chacun y va de son commentaire et la conclusion : La solidarité a payé.

La presse s’est résolument battue comme un seul homme pour la cause de nos confrères interpelés et détenus pour raison de chantage. C’est son devoir.

Le soutien qui m’a le plus marqué, c’est bien l’implication du ministre de l’économie numérique et de la communication, Harouna Touré. Dès que nous avions appris l’information, il est le premier que j’ai appelé au nom du Mouvement de Protection de la Presse contre les Violences (MPV-Mali). Il m’a promis son accompagnement et cela n’a pas fait défaut du début jusqu’à la libération des confrères.

Dans l’histoire récente de la presse, c’est-à-dire du début des années 2000 à aujourd’hui, j’avoue sans regret qu’il est le ministre qui s’est le plus battu pour que les journalistes puissent exercer sans pression, des menaces émanant d’ailleurs et qui ont pour but : museler la presse.

Harouna a montré qu’il est un des nôtres. Malgré nos divergences de vue parce que la ligne éditoriale de certains organes ne rime pas avec les intérêts du régime, il a su s’adapter aux professionnels des médias et sa pensée a toujours été la suite ‘’vous êtes libres de dire et d’écrire ce que vous voulez mais dans le respect des principes qui régissent la profession’’. Depuis son arrivée, il s’est montré ouvert à notre démarche tout en insistant sur le fait que c’est ensemble, lui et nous, que nous pourrons soigner l’image de la presse, la rendre plus forte et respectée au Mali.

Cette manière de nous comprendre aussi est à saluer car nous savons pertinemment que sous des ministres, certains mêmes journalistes, la presse malienne a subi toute sorte de souffrance qu’elle a su surmonter grâce à la détermination des hommes et femmes du métier. C’est d’ailleurs cette solidarité qui continue à porter toujours ses fruits. Car c’est ensemble que nous avions mené  cette dernière lutte; c’est ensemble que nous avions porté le message aux plus hautes autorités.

Salif Diarrah est le dernier à être libéré parmi les trois interpellés. Je remercie au nom du journal Le Pays et le Mouvement de Protection de la Presse Contre les Violences (MPV-Mali) tous ceux qui de près ou de loin se sont investis pour la circonstance.

Cette lutte avec à sa tête les premiers responsables de la Maison de la Presse, Dramane Aliou Koné… est un bel exemple. Nous respectons les lois mais nous refusons qu’on nous marche sur les pieds à chaque fois que nos plumes dérangent. Cela est anti démocratique. Je tiens à rappeler ceux-là hostiles à la presse  que la démocratie acquise au Mali, les médias ont une grande part de responsabilité. Elle a sa place dans la construction de la Nation car reconnue comme 4e pouvoir et son rôle : Dire vrai même si ça dérange le locataire de Koulouba. Cette mission, elle la mène à hauteur de souhait depuis sous Alpha. Et  après IBK,  ça continuera car c’est pour toute l’éternité. En tout cas, tant que le Mali existera.

Boubacar Yalkoué

Source: Le Pays