Le Président de la République vient de prendre une option sérieuse avec la formation de la nouvelle équipe gouvernementale, dans la perspective de 2018, et surtout dans la résolution des crises sociales qui assaillent le pays. Et pour cause : l’ADEMA, le principal parti de la mouvance présidentielle après le RPM, se voit attribuer 4 portefeuilles ministériels contre 2 dans le gouvernement sortant. Il s’agit des Mines (Pr Tiémoko Sangaré), du Commerce, porte parole du gouvernement (Abdoul Karim Konaté), réputé être le plus performant de l’ancienne équipe, des Droits de l’homme et de la Réforme de l’Etat (Me Kassoum Tapo), de l’Aménagement du territoire et de la population (Adama Tiémoko Diarra).

chahana takiou directeur journal presse ecrite 22 septembre mali

La seule certitude : IBK a lancé un message très fort aux Abeilles. Il leur voue ainsi une très grande considération et attend d’elles de mouiller suffisamment le maillot, pour la cause nationale. Ensuite, au moment venu, il reviendra à la ruche de faire des choix clairs et sans ambigüité. S’il elle ne le fait pas, l’histoire la jugera.

IBK, pour sa part, a joué sa partition. Ce qu’il faut rappeler, c’est que sans le soutien de l’ADEMA en 2013, le candidat IBK allait être élu au premier tour de la présidentielle. C’est dire qu’avec ou sans l’ADEMA, ce scénario est bien plausible, malgré les incantations de Mme Conté et de Dramane Dembelé (nous y reviendrons), qui ont des dossiers à défendre devant la justice.

Ceux qui avaient pris des engagements à la veille de la Conférence d’entent nationale et qui ont travaillé dans le sens inverse sont bien démasqués. La grande filouterie et le chantage honteux de certains cadres ADEMA, habitués au double jeu, ne marchera pas.

Avec l’attelage gouvernemental concocté par l’incorruptible Abdoulaye Idrissa Maïga, l’espoir est bien permis. Le Pr Samba Ousmane Sow, le Monsieur Ebola du Mali, tout nouveau ministre de la Santé et Maouloud Ben Kattra, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, par ailleurs, secrétaire général adjoint de l’UNTM, fort du style du nouveau PM, pourraient contribuer largement à calmer le front social.

La première fausse note, à ce niveau demeure,  c’est le maintien de Mme Diarra Racky Talla, au ministère du Travail, de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions. Son incompétence en est pour beaucoup dans les crises sociales. Son prédécesseur a été limogé dans les mêmes circonstances. Pourquoi pas elle ? Encore qu’elle développe des rapports difficiles avec le parlement, au point qu’elle se permet d’opiner publiquement sur le discours du Président de l’Assemblée nationale.

Une autre fausse note, c’est le rétrécissement  de la base politique du gouvernement, avec le départ de Me Mountaga Tall du CNID, précédé il y a 7 mois par cette autre éviction, celle de Choguel Kokala Maïga. Par contre, la base sociale a été élargie, avec l’arrivée de Mme Traoré Oumou Touré de la CAFO et Maouloud Ben Kattra de l’UNTM. Autant la CMA est absente autant la Plateforme y est présente avec le très flegmatique ministre de la Réconciliation, Mohamed El Moctar et son homologue de la Décentralisation et de la Fiscalité locale, Alhassane Ag Ahmed Moussa.

Gardons l’espoir. Que Dieu sauve le Mali !

Chahana Takiou