Venus en « héros » de la nation en danger, après plusieurs mois de contestation et de résistance des maliens à travers le M5-RFP face au régime corrompu de IBK, les militaires du CNSP sont en passe d’être considérés comme des « zéros ».

En effet, nos bidasses ont vite pris goût au pouvoir tels des baudets dans une plantation de canne à sucre.
Tout d’abord, pour assouvir leurs ambitions pouvoiristes, ils ont écarté le principal acteur du changement de régime en l’occurrence, le M5-RFP.
Ils voudraient à tout prix le dépouiller de sa légitimité acquise de haute lutte et au sacrifie ultime de 23 jeunes tombés sous les balles assassines du défunt régime.
Ensuite, les actes que posent au quotidien les hommes en uniforme sont visiblement contradictoires avec les préoccupations des autres composantes des Forces vives de la nation, d’où l’ébullition du front social.
Egalement, ils n’ont jamais réellement associé les autres composantes de la nation ni à la nomination du Président de la Transition, ni à la nomination du Premier ministre, et encore moins à la mise en place du Gouvernement de la Transition.
Le partage du gâteau Mali se fait à Kati entre eux.
Outre la volonté morbide d’écarter les acteurs du changement, il y a aussi cette méthode cavalière par laquelle les auteurs du parachèvement de la résistance populaire agissent jour après jour :
– la falsification du rapport des journées des concertations nationales au mois de septembre dernier,
– la tentative de mise en place du CNT par une méthode peu orthodoxe,
– la militarisation outrancière de l’Etat par la nomination d’une foultitude de Gouverneurs militaires.
Tout cela, rien que pour marginaliser les acteurs politiques qui doivent contribuer à l’animation de la vie publique et s’accaparer du pouvoir.
Aujourd’hui, les maliens s’interrogent sur les intentions réelles des hommes en kaki de Kati car leur présence massive dans l’appareil d’Etat inquiète.
Face à ce qu’il conviendrait d’appeler dorénavant la « colonélisation » du pouvoir qui est un véritable danger pour la démocratie, il ya lieu de tirer sur la sonne d’alarme.
Il y va de la sauvegarde des acquis démocratiques et de l’avenir du pays.
Ainsi, il est impérieux d’opérer un recadrage de la transition au risque de faire un saut dans l’inconnu, l’impasse voire la confrontation dont le pays n’a nullement besoin.
Le recadrage devrait se faire autour d’une gouvernance consensuelle et inclusive afin de réussir les axes majeurs de la Feuille de route de la Transition, à savoir : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; la promotion de la bonne gouvernance ; la refonte du système éducatif ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’adoption d’un pacte de stabilité, etc.
Malheureusement, pour beaucoup d’observateurs avertis, cette transition est déjà un échec par la faute des auteurs du coup d’Etat du 18 août 2020.
La volonté d’accaparement du pouvoir par le CNSP a fini par plomber la transition.
Enfin, Espérons que les autorités de la transition se ressaisiront pendant qu’il est encore temps.
Plaise à Dieu !
Idrissa I. MAIGA, Dirpub L’AGORA

Source : L’AGORA