Dans un climat tendu entre les pouvoirs exécutif et législatif, le projet de loi électorale a été adopté vendredi dernier par le Conseil National de Transition. 92 amendements ont été portés sur le projet initial soumis par le gouvernement à l’organe législatif. La plupart des amendements ont porté sur l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige). Avant l’adoption, les Maliens ont assisté à un véritable bras de fer entre le gouvernement et l’organe législatif. Et le projet a été adopté malgré que le gouvernement affirme ne pas se reconnaitre dans les amendements apportés.  C’est bien normal, ces tiraillements entre les pouvoirs exécutif et le législatif, le second étant chargé de contrôler les actions du premier. C’est d’ailleurs ce qui fait la beauté de la démocratie. Le gouvernement, à travers la ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée des Réformes politiques et Institutionnelles, a soumis une proposition de loi qui lui semblait bon pour le Mali. Et le CNT, après écoute des représentants des forces vives de la nation, a estimé les 92 amendements étaient nécessaires pour parfaire la loi. Il n’y a donc pas lieu de créer de polémiques sur ces questions. Le gouvernent a joué son rôle. Et le CNT aussi a joué son rôle de contrôleur de l’action du gouvernement.

Mais ce qui est important, c’est que l’adoption de cette nouvelle loi électorale est une avancée notoire vers le retour à l’ordre à l’ordre constitutionnel. Cela est incontestable. La Cedeao attend à ce que le Mali lui soumette un chronogramme détaillé des élections afin de lever ses sanctions imposées depuis le 9 janvier dernier. Lors de son passage sur les antennes de l’Ortm, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a insisté sur la nécessité de l’adoption de cette nouvelle loi électorale avant de soumettre un chronogramme de fin de transition. Cette nouvelle loi, si elle est promulguée par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, pourrait accélérer la levée des sanctions.

L’adoption de cette nouvelle loi permettra aussi d’aller plus vite avec les autres réformes politiques et institutionnelles.

Le président de la Transition a également lancé les travaux de l’élaboration de la nouvelle constitution à travers la création de la commission. Ces travaux doivent aussi s’accélérer afin que Mali ait une nouvelle constitution. A ce niveau aussi, le CNT doit jouer son rôle sans complaisance comme il a eu à le faire avec la loi électorale.

Maintenant que certains partis politiques reconnaissent que la nouvelle loi électorale a été inclusive, il est important qu’ils accompagnent les autorités pour la réussite des réformes politiques et institutionnelles dans les 24 mois à venir.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS