Le Mali est très vaste et difficile à sécuriser. Vous pouvez marcher parfois 200 à 300 km entre les villes et villages sans la trace d’un seul agent de sécurité. A vrai dire, le Mali n’a pas tous les moyens humains, financiers et matériels pour sécuriser même ses frontières encore moins l’ensemble de son territoire. Il faudra 20 fois les effectifs actuels de tous les corps et services de sécurité pour sécuriser le Mali. En un mot, pour les 1.241.000 km² et notre population qui avoisine les 20 millions d’habitants, il nous faut 2 à 3 millions agents de forces de sécurité. Ce qui demande des années de recrutement, de formation, de salaires et d’équipements militaires et d’infrastructures. Ce rêve est encore loin car, le Mali manque d’argent pour y faire face. Voilà pourquoi notre armée n’est pas présente sur tout le territoire. Est-ce cette insuffisance de militaires qui explique le fait que notre armée soit clouée dans les camps et postes de sécurité pour attendre les attaques ?

 

Pourquoi les patrouilles militaires dans les zones terroristes, au lieu d’être quotidiennes, sont périodes ?
Pourquoi notre armée n’est-elle pas offensive?

Les équipements militaires sont acquis et même si des efforts restent à faire, notre armée n’est plus démunie. Hormis ceux défectueux, nous avons aujourd’hui 6 hélicoptères de combat en bon état et acquis des véhicules blindés et des armes sophistiquées avec des cargaisons de munitions. La preuve est celles remportées par les terroristes à Boulkessi. Alors, les accusations sans fondement faites à ATT (pas d’armes, pas de munitions, pas de gilets) ne peuvent plus tenir aujourd’hui. Alors, il faut remettre en cause notre stratégie militaire et demander un soutien à tous les Etats voisins qui sont impliqués sans cette crise, ne serait-ce qu’ils sécurisent leurs frontières pour ne pas laisser passer les terroristes.

Nos hommes doivent se mobiliser davantage, ne pas se cantonner et s’appuyer sur les populations des villages pour réussir cette guerre. Aussi, l’armée doit-elle assurer la sécurité des populations qui les soutiennent et qui sont en proie aux tueries des terroristes.

Seydou Oumar Traoré

Soleil Hebdo