En nommant Modibo Kéita Premier ministre, le chef de l’Etat plaçait en son temps sa confiance à un de ses aînés qui, se disait-il, ne pouvait pas le décevoir dans la réalisation de son projet de société.

Dramane Aliou Kone editorialiste journaliste

Parmi les priorités d’IBK, il y a la mise œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. A la Primature, l’héritage laissé par Modibo Kéita sur le processus de paix est pourtant lourd à porter.

Sinon comment comprendre la lenteur dans la mise en œuvre de l’accord alors que l’intéressé avait déjà suivi tout le Processus d’Alger en qualité de Haut représentant du chef de l’Etat ? Les couacs enregistrés dans la conduite du Comité national de coordination de l’accord (CNCA) indiquent que la loyauté aujourd’hui au Mali n’est plus la chose la mieux partagée.

Le PM sortant en est l’illustration parfaite. Il n’a pas aidé le président à réaliser cette noble ambition pour le Mali. Plus grave encore : il a heurté la morale publique, acceptant que des logements sociaux, normalement destinés aux couches intermédiaires, soient octroyés à ses enfants.

Ce faisant, il a contraint IBK à monter au créneau pour le défendre alors qu’en principe c’est le chef de gouvernement qui sert de fusible au chef de l’Etat. Conséquences : les crocs-en-jambe (signes de déloyauté par excellence) sont désormais monnaie courante dans la haute administration avec la propension de tous les sous-chefs à vouloir être calife à la place du calife. A tout prix. Aux dépens du Mali.

DAK

 

Source: L’Indicateur du Renouveau