L’ancien Premier ministre, SBM en gilet et badge d’observateur pour l’élection présidentielle en Guinée-Bissau! L’image avait fait sourire la blogosphère au Mali (Twittos et Facebookers). Quelques esprits chagrin, avec une dose d’humour corrosif, avaient fustigé le choix de la CEDEAO et mis en garde ses hôtes sur la réputation peu flatteuse du chef des observateurs ouest-africains en matière d’organisation électorale.

Il faut bien croire que les Bissau-Guinéens ont choisi, au regard des résultats du premier tour, d’administrer une leçon d’honnêteté et de transparence électorale à un SBM dont la devise à la présidentielle de juillet-août 2018 au Mali était” qu’on ne peut pas perdre une élection qu’on organise”!
Le Président de la République sortant de Guinée-Bissau a été battu par deux de ses anciens Premier ministres et ne gagne même pas le droit de disputer le second tour!
Pour le même exercice, un an plus tôt au Mali, des apprentis-sorciers ont ruiné l’Etat pour acheter le vote, attisé le feu de la division et des conflits intercommunautaires pour proclamer la victoire de leur champion. Si Mario Vaz avait eu notre ancien PM à son service, il n’aurait jamais perdu le scrutin.

Cette leçon venue de Bissau nous couvre de honte et de ridicule.

Le ridicule encore pour cet État incapable,  c’est la grève des pharmaciens contre les ordonnances AMO pour cause de montagne d’impayés au même moment où la CANAM nous annonce le Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) pour 2021. La convergence Assurance maladie obligatoire et Assurance maladie volontaire va coûter une fortune, une perspective peu crédible quand L’AMO peine à payer la prestation des pharmacies.
C’est le même règne de l’esbroufe qui avait poussé Michel Sidibé à mettre au crédit  de IBK un prix décerné au Mali pour les progrès de l’assurance maladie, le même IBK qui avait soutenu la CSTM et les syndicats de police qui s’étaient mobilisés contre l’AMO avant de revenir y adhérer la queue basse après le coup d’Etat. L’absence de bilan ne saurait justifier le hold-up politique !

Le président IBK indique l’Elysée prend part ce lundi à Paris à l’hommage rendu aux 13 soldats morts entre Gao et Menaka. Il faut s’incliner pieusement devant la mémoire de ces combattants tout en refusant la hiérarchie (ce n’est pas le fait de la France) des vies sacrifiées dans la lutte contre le terrorisme. 30 soldats Maliens (pour un bilan final de 43 morts) ont été tués à Tanbakort et enterrés à Gao en l’absence du Chef de l’Etat qui était aux obsèques de la Doyenne du District de Bamako. Une pauvre arrière-grand-mère qui n’a rien demandé et qui a fini sa vie entourée de l’affection des siens. Le Premier ministre suffisait largement à ce protocole qui relève plus de la convenance sociale. La place du chef suprême des armées ou celui qui se prétend tel était à Gao, au premier rang derrière l’imam. Mais comme l’aurait dit Henri IV: “Paris vaut bien une messe !”.

Sambou DIARRA 

Source: L’Aube