Suite à plusieurs publications que j’ai faites sur Facebook et Twitter, ce vendredi, sur divers sujets en rapport avec la situation sécuritaire et politique de notre pays, j’ai reçu beaucoup de réactions, des plus obligeantes aux moins désobligeantes.

Je me réjouis du nombre et de la qualité de ces réactions, de l’estime de chacun de mes amis et amies. Je prends avec beaucoup de gratitude les commentaires, les suggestions et les remarques de chacun de mes frères et sœurs, animés tous d’une égale passion pour ce pays.
Je voudrais en retour leur témoigner ma fraternité, mon amitié et mon estime en approfondissant le débat.

Mais avant, je souhaite lever quelques petites équivoques :
-Journaliste, fondateur du quotidien Info-Matin et promoteur des radios Ikafm, j’y ai travaillé, gagné ma vie et continue (au regard du niveau de salaire que chacun connaît) de vivre grâce à cette entreprise qui ne se résume pas à ma seule personne et ne fonctionne pas selon mon bon vouloir contre toutes les règles économiques et déontologiques.

-Si je n’ai ni signé un article à Info-Matin ni fait une émission à Ikafm, depuis juin 2017, je compte bel et bien y retourner après la fonction que j’occupe actuellement (Directeur du CIGMA). Parce qu’une fonction est d’essence temporaire et non ad vitam aeternam.

-Journaliste, je le suis toujours, c’est cela ma profession. Communicateur, je le suis, c’est le job que fait actuellement pour mon Parti le RPM et pour le Gouvernement de la République du Mali. Homme politique, je le suis parce que je me suis engagé et ce n’est pas incompatible avec ma profession et ma fonction.

-Contrairement à beaucoup qui slaloment entre les vagues politiques et voltigent d’un camp à l’autre pour « manger», le parcours, la ligne et la couleur de Sambi sont connus en tant que journaliste et politique.

– Dans la constance, la fidélité et la loyauté, j’ai soutenu IBK voilà 20 ans, je continue de le soutenir aujourd’hui et j’assumerai, inchallah demain, à travers le RPM, son bilan, notre parcours commun, notre projet commun et notre ambition commune pour le Mali.

-Les opinions que j’exprime sur ma page sont miennes. Elles n’engagent ni IBK ni le RPM ni la Majorité présidentielle ni le Gouvernement ni Info-Matin. Comme chacun, sur Facebook, je suppose, ce que j’écris sur mon mur n’engage que moi, le citoyen Sambi Assa TOURE.

JE PERSISTE ET JE SIGNE… IL Y’A BEL ET BIEN HYPOCRISIE
L’Opposition a organisé ce vendredi une manif au cours de laquelle des actes ont été posés (profanation du drapeau malien) et des propos tenus (que les forces internationales quittent notre pays, principalement les forces françaises).
Après on dit : non, les organisateurs de la manif, leaders de l’Opposition, ne sont pas responsables de ces actes et propos.

Je persiste et signe pour ma faiblesse d’intelligence que c’est de l’hypocrisie, de l’escroquerie politique et une fuite de responsabilité qui n’honorent pas les organisateurs de la marche et une naïveté de la part de ceux qui les suivent dans cette dérobade.

1°) C’est hypocrite de faire de Nouhoum TOGO, simple communicateur et maître de cérémonie de la manif, le seul et unique responsable d’une bavure diplomatique qui pourrait avoir des conséquences sur nos relations avec la France, notre premier partenaire à tous égards.
Désolé, pour mon tempérament de Sahélien, l’excuse du bouc émissaire ne peut prospérer. Parce qu’aucun responsable n’a pris le soin de recadrer les choses, d’appeler les manifestants à ne pas s’en prendre aux forces internationales et de ne pas profaner le drapeau de la France.

2°) On ne peut pas passer son temps à s’égosiller sur tout et rien, à désinformer et manipuler pour rendre responsable le Président IBK de tout et rien, parce que c’est lui qui dirige le Mali ; et se débiner de ses propres responsabilités vis-à-vis de la loi et des Maliens.
À moins qu’on dise : IBK responsable de ce qui se passe à Gao ou à Sido, même s’il n’y a jamais les pieds. Mais l’Opposition, même présente sur les lieux sa manif, ne peut être tenue pour responsable des agissements et des propos de la poignée de militants et sympathisants qu’elle a mobilisés sur le Boulevard de l’Indépendance !
La Charte des partis politiques est claire : les organisateurs sont civilement responsables ; et moralement responsables et pénalement responsables ! C’est ce que dit la jurisprudence malienne (Affaire Moussa DIARRA, Affaire « brûler les Abeilles »). Si Soumi ne le sait pas, il n’a qu’à demander à Choguel et à Me TALL.

3°) C’est enfin hypocrite de dire : nous on n’était pas là quand nos militants disaient et faisaient ce qu’on leur reproche. Il est à désespérer de nos leaders de l’Opposition de ne pas savoir ce qui a été dit avant le meeting qu’ils sont censés animer.
Non, ils auraient dû et surtout ils auraient pu savoir, à moins qu’ils ne veuillent rien savoir ou qu’ils le savent bien. Dans ce cas, dire « ah, nous on n’était pas là, on n’a rien entendu, on ne sait pas ce qui a été dit en notre absence… », serait le summum de l’hypocrisie dictée soit par la complicité assumée des actes posés par leurs militants soit la peur bleue d’assumer les positions de leurs bases, de leurs militants (départ de la France), ainsi que les conséquences des actes posés par ces derniers (piétement du drapeau français). Ces militants qui, contrairement à leurs leaders, s’assument. Ils ont profané le drapeau de la France et scandé : ‘’A bas la France’’, ‘’la France dégage’’.
Quelle est la position des leaders de l’opposition sur le sujet ? Étaient-ils en phase avec les militants ou prendront-ils leur courage de désavouer leur base, comme à leur habitude ? Posez-leur la question ! On verra qui défend la France et qui défend le Mali et les Maliens.

JE PERSISTE ET JE SIGNE, IL Y A NAÏVETÉ
Un des amis s’est fortement offusqué que je l’ai traité de « naïf ».
La langue de Molière est autant charmante que subtile. Plutôt une injure, c’est une compassion envers tous les manifestants sortis uniquement pour la cause de la Patrie, de la Nation. Les manifestants sortis ce vendredi, avant eux d’autres Maliens, pour exprimer leur ras-le-bol, leur inquiétude face à l’avenir et qui croient en la justesse de leurs positions. Ils demandent : le départ de la France et des forces internationales.

Sans s’attarder sur la légitimité et le bien-fondé de cette demande, que je ne partage pas (en 2012, je n’étais parmi les ardents défenseurs de l’intervention, y compris pour chasser la junte, ça m’a valu d’être traité de soutien de la junte…), voyons la cohérence.
Au-delà du fait que nous n’avons pas de Plan B et que notre armée n’est pas encore montée à sa puissance maximale, rappelons à tous les Coulibaly qu’il y a dans les relations internationales ce qu’on appelle : RÉCIPROCITÉ ! SI ON LES CHASSE, ILS VONT AUSSI NOUS CHASSER DÈ ! AN BÈ KA SABALI !

Voyons les choses en perspectives d’ambitions immédiates et d’intérêts futurs. On veut chasser les Français, bien chassons-les. Mais, ils sont combien au Mali ? 3 000, 4 000, 5 000 ? Nous avons combien de Maliens en France ? Plus de 120.000 Maliens selon les chiffres officiels. Si la France les chasse nos 120 000 ressortissants, que va-t-on en faire ? AN TE SABALI !
Avec la bombe sociale que va constituer l’arrivée de 120 000 expatriés, des activistes politiques qui ne cherchent qu’à faire tomber le régime avec toutes les conséquences qui s’y rattachent et les djihadistes qui seront comme dans le champ de gombo de leur grand-mère, la perspective est funeste : le pays ne pourra pas tenir, il va s’écrouler. Je persiste et je signe.
Pour le Mali que nous aimons tous tant, je souhaite avoir tort.

Que les politiciens (et les Blancs) nous trompent. Peut-être ! Mais, de grâce, ne nous trompons nous-mêmes, et surtout pas de combat et d’ennemis. Ce que les politiciens de l’Opposition veulent, ce n’est pas le départ des forces internationales avec la France en tête (ils ne peuvent ni le dire ni l’assumer). Ce qu’ils veulent c’est le départ de IBK. Est-ce cela la solution aux défis auxquels le Mali est confronté ?
Aucun leader de l’Opposition (de premier plan s’entend) n’a jamais demandé le départ de la France et des autres forces internationales. Aucun d’entre eux ne peut le demander. NI TIÈ KISSÉ YÉ MI YE, A K’A FO !!!
Sambi TOURE
Depuis Milan (Italie)