Ces deux leaders iront plus vite que les autres.

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Le Président de la République du Mali Ibrahim Boubacar KEÏTA, Chef de l’Etat, comme très peu de souverains de son temps, est fortement marqué par l’esprit Cartésien, tel que l’on dirait que ce soit lui qui ait inventé de faire usage de la raison. Il se distingue par la complexité d’une expérience plurielle et exceptionnelle. Hôte actuel de princes et de tous les pays depuis son élection, il fut très tôt reconnu et célébré par ses concitoyens pour son naturel le plus exquis : c’est un homme de vérité et d’inquiétude qui pose sur le monde et sur lui-même un regard sans complaisance , avant même que d’être élu à la suite d’un scrutin mémorable. Le Mali est son âme. Les périls de son pays, ses souffrances et ses épreuves cruelles, sa vie précaire n’endurcissent pas son Cœur.
IBK reste sociable et confiant, offrant un modèle assez rare d’amour fraternel et patriotique.
Le Chef de l’Etat Français, Emmanuel MACRON, par un miracle inattendu, monte tout jeune aussi vite au ciel que l’éclair en descend. Il doit à lui-même d’abord au flamboyant empire français, une pure et fraîche étude des langues, du droit, de l’administration et de l’économie bancaire.
Après l’affirmation de soi, l’assurance de son savoir précoce, il fut remarqué en précellence par des seniors érudits, humbles et sans attachés-cases, pour participer à la mélancolie des banques et des allées du pouvoir (François HOLLANDE, le Drian, Sapin, Francis Coullomb etc…). Sitôt élu Président de la République, son Premier voyage hors de l’Europe fut au Mali, pour saluer avec son homologue malien le contingent français dans la ville de Gao.
Tous les deux Présidents, autre merveille, retrouvent leur sérénité dans les Lettres, l’Histoire, la Philosophie Politique, à travers des pages illustrées ou illuminées par le merveilleux, hantées par des rêves de paradis perdu. Ces deux mandarins érudits portent en eux une généreuse jeunesse d’esprit et de cœur, qui confère à leur sobre et juste magistère les prestations d’un pressing qui nettoie la guerre.
L’aîné, même dans la colère, n’hésite pas à peser ses mots, quitte à s’en défaire d’une manière ou d’une autre dans l’entendement de la clarification et du face à face. Le malentendu sera enseveli désormais dans la contestation, peut-être passionnée, rarement dramatique.
Au centre de ses attitudes de lucidité politique, gît une douloureuse exigence d’hygiène morale.
Le cadet MACRON, qui fit son service militaire chez les pompiers, demande moins au citoyen la reconnaissance d’une idéologie politique que la « désolidarisation » d’un spectacle négatif, sans cesser cependant de confronter son expérience aux contingences dramatiques que celle-ci et celle-là ont pu entraîner depuis des décades dans son pays.
Sur le chemin des camps, entre des éloges de François HOLLANDE, Le Drian ; ils évoquent l’ignition du monde clos et déchiré de la ville de Gao et du Nord du Mali, les drames du Centre du pays tout en devisant sur les excès, les contradictions, les incertitudes au plan mondial. Les populations ne parviennent à s’échapper que par la mort, mais aussi les réponses fonctionnelles et les réactions des êtres entraînent des corrélations variées entre la névrose et le cliquetis obsolète des mousquets et des fourbis des ancêtres.
IBK et MACRON, les yeux tournés vers l’âme, l’amitié, sont venus saluer et encourager la garnison pour sa vaillance et sa combativité. Ils ont tissé une amitié plus solide, durable, pour que le plomb n’atteignît l’espoir de rapporter et de remporter une glorieuse victoire. Une amitié pour la paix, en témoignant leur répulsion farouche et sincère commune contre des fanatiques écartelés entre la synthèse du Paradis et de l’Enfer (ce n’est pas DANTE ici), et une confusion délirante d’obsessions sexuelles et pseudo religieuses de sicaires sans épaisseur, dépassant curieusement la lâcheté et la cruauté.
Quittant les garnisons pour Bamako et Paris, les deux amis, au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient des températures très élevées d’une saison particulièrement torride cette année, ont conclu que les situations déshumanisantes du monde actuel ne sont pas données, mais vécues comme absurdes.
C’est donc au Mali, dont décidément IBK a fait une maison d’hôte, la plupart des citoyens des deux pays ont prié hors du temps, hors du jour, hors de la nuit. Les croyants et les autres y ont supporté la mémoire des monuments de Tombouctou, l’espérance, le chagrin des blessés, des mutilés, des familles, purs et pauvres martyrs du Codes des signes indignes.
Les deux Leaders, dont l’écriture est belle et le mot juste ont mené une chasse infernale à travers l’espace infini de l’âme, entrant dans l’univers où les bonnes idées n’existent plus : à chaque instant, il faut les retrouver et aussitôt les perdre. La paix, le paradis perdu. Tout ce qui ne relie pas l’homme à ses propres fantômes, mais aussi, mais encore à d’autres hommes et, partant, à leurs fantômes, et cela dans une époque donnée et, elle, non fantomatique, n’a pas le moindre intérêt.
Recevant très généreusement de l’extérieur, la cité de Gao ne se contente pas d’être un réceptacle. Elle est aussi un creuset et donne sans doute autant qu’elle reçoit : l’amitié entre deux hommes, la solidarité entre des peuples, la fraternité entre des soldats, l’enracinement dans une expérience intelligente et esthétique de paix partagée par le Mali et la France. ;

Par Maître Mamadou GAKOU

 

Source: info-matin