Des mandats d’arrêt ont été émis contre des indépendantistes, des djihadistes, des narcotrafiquants. Le monde, et particulièrement les » pays dits du champ » ont l’obligation de coopérer à la capture de ces schizophrènes. Les Iyad Ag ghaly, Iyad Ag Intalla…fréquentaient les meilleurs hôtels et palaces en France, en Europe, à Alger, à Ouagadougou, à Nouakchott… Présentement, ceux qui parmi eux ont choisi de se réfugier dans l’Adrar, n’échapperont pas à la légion française, et aux redoutables Toubous tchadiens, qui ont abattu Mokhtar Belmokhtar et Abdelhamid Abou Zeid, avant de détruire des caches d’armes. Cette zone montagneuse sera, in’challah, un véritable mouroir pour ces terrero djihadistes qui en avaient fait une citadelle imprenable. Si le monde coopérait à leur capture, Moussa Ag Assarid arrêtera de narguer les juridictions nationales et internationales à travers des interviews sur « Africa 24 » .azawad mnla kidal mauritanie

Les indépendantistes du MNLA avaient créé leur  » Azawad  » de Taoudénit à Douentza. Les djihadistes d’Ançar Dine, du MUJAO voulaient par contre disposer du Mali pour y appliquer la charia. Le pays fut aux 2/3 occupé sans coup férir par ces groupes armés. Les apostats ont franchi le Rubicon, et ils devaient atteindre Bamako. Très peu d’armées africaines seraient capables de se mettre en travers de leur chemin. Je crois savoir que les Bilal AAg Achérif, Moussa Ag Attaher…n’ont tiré aucun enseignement de l’histoire  des empires, des royaumes et de la République du Mali. En 1433 déjà, les Touaregs, ayant à leur tête Akil-ag-Meloual se rendirent maîtres de Tombouctou. Sonni Ali leur arracha la ville… En 1480, Nasséré, empereur Mossi du Yatenga s’empara d’Oualata. II en fut chassé, poursuivi, et tué dans son empire par Sonni. Modibo Keita a mâté la rébellion de Kidal en 1963. Les Iyad ne se doutaient pas qu’un  peuple qui a un passé guerrier, ne pouvait céder le moindre centimètre carré de son patrimoine à des bédouins errants. Ces Touaregs firent de Gao et de Tombouctou des villes martyrs. Kidal devint un carrefour de la drogue, et le fief des preneurs d’otages. Ils se devaient de se convaincre qu’ils ne réussiront jamais à imposer  à de vieilles populations musulmanes, des pratiques machiavéliques qui contrastaient avec leur vécu religieux et social.

Qu’en est-il du patriotisme du Président malien ?

Ceux qui, à cor et à cri, réclamaient une  » Concertation nationale « , avaient fini par comprendre qu’il y avait péril en la demeure. Le Président,  le Gouvernement…qu’ils se proposaient de mettre en place ; des institutions somme toute forcenées, n’auraient eu ni légitimité ni la chance de réussir auprès de François Hollande. Qu’on le loue ou qu’on le blâme, Dioncounda, au vu du meurtre programmé auquel il a survécu, jouit de la protection divine. Il n’y a pas d’intercesseur entre cet homme et le Tout-Puissant. Son  » Save our Saoul « , et la réaction instantanée de Hollande qui s’en est suivie, revêtent du mysticisme. Très peu de chefs d’Etat africains ont le privilège d’amener la France à intervenir militairement en Afrique. Les Hollande ne prennent pas de  » décisions lourdes de conséquences  » à la légère. A part les récents délires sur  » l’envoi de troupes au Mali qui n’a pas de Gouvernement légal…  » de Sarkozy (mis en examen de nos jours pour abus de faiblesse), il y a eu très peu de voix discordantes contre l’action de la France au Mali. « J’ai agi, je ne sais pour quel intérêt, si ce n’est  pour sauver un pays ami…  » de Hollande a couvert les Maliens d’émotion et de bonheur. Sarkozy abandonna notre pays aux loups.  Hollande a traqué et détruit les psychopathes. La France engagea à notre satisfaction  » l’Opération Serval  » sans se mettre sous la coupole de Washington qui exigeait du Mali, un pays aux 2/3 occupé, un Gouvernement démocratiquement élu, avant qu’il ne nous accordât son aide. C’était autant aberrant que cynique !

Peut-on dire qu’il n’y a pas de problème touareg au Mali ?

Un Kidalois a déclaré   » sur la ligne de front  » : « … il n’y a pas de  problème touareg au Mali « . Cette affirmation contraste avec les sentiments les mieux partagés sur un sujet aussi épineux. L’historique qu’il en donna, prouvait qu’il n’y en a pas qu’un, mais plutôt des problèmes touaregs au Mali. Des auteurs tels que Véra Cardot parle de Judéo Syriens ou  des Berbères, qui auraient tué un roi Soninké Bentigui Dukuré au VIIIème siècle. C’est en 790 déjà que les rapports entre les arabo-berbères et  Kaya Maghan roi du Ouagadou, et plus tard Sonni Ali, Askia Mohamed… devinrent plus que jamais tendus. Au 20ème siècle, Modibo Keita fut confronté au rejet du pouvoir central par les Touaregs dès l’aube de l’indépendance. Au  21ème siècle, cette ethnie se trouva des alliés terroristes, pour occuper militairement les 2/3 du territoire malien. Avec les prémices du retrait de la République Soudanaise de la Communauté française en 1958-1960, certaines tribus et fractions touarègues réclamèrent l’autonomie. De Gaulle n’accéda pas à la demande.

D’autres par contre, déclarèrent selon le débatteur que :  » les eaux de leurs oueds coulaient du nord au sud … « . Elles signifièrent par cette déclaration, leur rattachement au sud. Le développement,  l’enclavement, la pauvreté servirent de prétextes aux Aladin et aux Alansaria, pour déclencher une rébellion. Ils ignoraient qu’à Ménaka, à Kidal, les populations n’étaient pas plus pauvres et plus enclavées que les paysans de Sagabari, de Sébété… De 1960 à nos jours, Bamako, puis Kadhafi ont mis plus de 1300 milliards de francs CFA dans le développement du seul Nord Mali, a-t-on dit. Maurice Freund nous révèle que  » tout le monde touchait à cet argent « . Les chefs touaregs remplacèrent les dromadaires par des Nissan Patrol, et ils renouvelèrent leur harem. Il n’y eut jamais de rébellion ailleurs si ce n’est chez les seuls Touaregs. Que comprendre ? Sinon que l’intelligentsia de cette ethnie reste majoritairement hostile à un pouvoir central à dominance  » nègre « .

  Onu, Ua, Cédéao ! Des réunions qui n’en finissaient pas !

Le foisonnement des rencontres de la CEDEAO à Ouagadougou, à Abidjan, à Abuja… fut caractérisé par des tergiversations qui ont failli emporter le Mali. N’eut été l’intervention militaire française du 11 janvier 2013, notre pays serait mort de sa belle mort, pendant que les Institutions continentales et internationales poursuivaient les réunions. Les Présidents de la CEDEAO sortaient d’un sommet ordinaire pour un sommet extraordinaire. Les chefs d’états-majors, et les experts occupaient les hôtels que les Présidents venaient de quitter la veille. Les arguments des experts ayant trait à ces ballades onéreuses, faites de résolutions bonnes pour les poubelles, ne résistaient pas à l’analyse. Cette lenteur suspecte et coupable à la fois, avait permis aux terrero-djihadistes de créer partout des  » cellules dormantes de combattants « , de constituer des magasins de vivres, d’armements, de munitions, et d’installer des camps d’entraînement… Les assaillants sonnèrent l’assaut pour prendre le tiers restant du Mali, pendant que l’Onu, l’Ua demeuraient elles aussi sur l’expectative. La CEDEAO fut prompte à infliger l’embargo économique et financier au Mali, et elle nous imposa  » un Accord cadre « . Elle fut cependant particulièrement indolente lorsqu’il s’agissait de stopper la percée des bédouins armés vers Bamako. Que comprendre ? Visiblement, le cœur des chefs d’Etat n’était pas à l’ouvrage. Thomas Boni Yayi, président sortant de l’Ua le dénonça avec véhémence, et il s’inquiéta devant la tragédie malienne.

Certains pays musulmans riaient sous cape, et  cautionnaient le sort du Mali.  

Les érudits coraniques maliens disaient :  » Si nous étions musulmans  parce que les Arabes le sont, nous  aurions très tôt  abandonné cette religion…  » Le Mali embrassa  l’islam en 1009, depuis le 15ème Dia de Gao. Il figure parmi les premiers membres de l’OCI. Cependant, nos coreligionnaires nous ont abandonné à des terrero-djihadistes qui spoliaient,    flagellaient, amputaient, violaient… De nombreux Présidents arabes, berbères firent la sourde oreille aux cris et aux râles des populations de Tombouctou, de Gao…Les réseaux mafieux arabes maliens résidaient en Algérie ; les barons de la drogue de Kidal avaient des liens tribaux et familiaux en Mauritanie…

Les activités illicites de Mohamed Ould Awaïnatt de Tombouctou étaient connues dans tous les pays du champ ; Iyad Ag Ghali, les Marocains, les Saharouï, les Mauritaniens…menaient le commerce du cannabis au Mali. Kidal devint la plaque tournante de la drogue, et la rencontre des indépendantistes, des narcotrafiquants et des djihadistes. Nos  » frères musulmans «  ne firent la moindre remontrance à ces porteurs de chèches qui sévissaient dans un pays à 80% musulman. Les intentions sataniques de Abdel Malek Droukdel, chef d’Aqmi étaient consignées dans un document que l’on retrouvait, si je ne m’abuse, sur toutes les tables à chevet de nos coreligionnaires. Les Mohamed Morsi, Boutéflika,  Mohamed Ould Aziz…abandonnèrent le Mali à son sort, et ils n’approuvèrent pas qu’on le sauvât.

En la matière, l’Egypte et le Qatar annoncèrent la couleur en condamnant l’intervention militaire française dans le septentrion malien. C’est probablement d’un commun accord que  Droukdel  devait appliquer la charia au Mali. C’est lui-même, et non un coreligionnaire, qui fit des reproches sévères à ses lieutenants, pour avoir détruit les mosquées et les mausolées ; pour avoir amputé, flagellé, violé…  » La voie du Seigneur est impénétrable « . Les musulmans jetèrent le Mali en pâture aux djihadistes, Bruxelles, un pays non musulman, le gratifia d’un Groupe de soutien. Le Tout-puissant veille sur le pays des 333 Saints. Les assaillants ont appris à leurs dépens que l’on ne saurait s’en prendre à des sites sacrés, aux saintes écritures, à des villes dévotes…, sans s’attirer la colère de Dieu. Ils sont en fuite, mais ils n’échapperont pas, nous en sommes convaincus, à la dure loi du fer qu’ils ont imposée à des populations sous occupation.

Que recherchaient les délateurs ?

Après seulement deux mois d’opérations militaires, la Fédération Internationale des Droits de l’homme et Human Rights Watch accusèrent les soldats maliens d’exactions sur les teints clairs. L’Onu s’en est mêlée, et l’on persiste dans les accusations. Philippe Bolopion, à partir de Paris, soutient qu’il y a eu des viols, des exécutions sommaires…infligés aux Touaregs, Arabes, Maures, Peuls… Les instructeurs de l’armée  récusent les allégations. Car la  formation des hommes de rang et de la hiérarchie militaire comporte le volet :  » droit de l’homme et droit humanitaire « . Il n’y a pas de guerre propre dirons-nous. Cependant, les libérateurs de Konna, Diabali… ne se sentaient pas en  »territoires conquis « , pour se livrer tels des  » SS « , à des actes  ignominieux et répréhensibles. Des levées de missions pour des besoins d’enquêtes furent nécessaires pour arrêter la délation. Le procureur revint à Bamako, avec la conviction que c’était de méchantes langues qui s’évertuaient à vilipender le Mali, pour faire baisser sa côte auprès des partenaires de tous ordres.

 Qu’en est-il de la popote et des petits équipements des soldats au front ?

De retour de mission,  le procureur déclara que les soldats rechignaient à propos de la popote. Il fit également allusion à l’absence de certains petits équipements chez les soldats. Des parlementaires qui visitèrent les zones libérées, ont abondé dans le même sens que le magistrat. Le Ministre de la Défense s’est senti interpellé. Il donna des explications qui n’étaient pas des plus convaincantes. Nous étions heureux avec les soldats, quand l’un d’entre eux disait :  » le moral des troupes est au beau fixe, parce que nous venons de recevoir deux mois de prime… « . Le menu y gagnait en qualité. Par ailleurs, avec des balles qui perforent l’acier de 3 à 4mm à des distances respectables, l’absence de casques lourds et de gilets pare balles chez les combattants suscita beaucoup d’interrogation. Le Capitaine Traoré de la DIRPA, abordé sur la question disait sur un ton pathétique :  » le peuple voit maintenant dans quel état on a laissé son  armée… « . Les chaînes donnent une peinture des plus sombres de notre armée. Il s’agit de palier immédiatement manque de petits matériels du genre casques lourds et gilets pare-balles. La généreuse Allemagne fit don de gilets pare-balles. Il serait souhaitable que son exemple serve d’émule. A l’instant où il y a un budget de guerre, et des  » soutiens financiers thésaurisés « , les combattants mériteraient, à l’instar de leurs homologues de la MISMA,  d’être dans les meilleures conditions d’opérationnalité.

La place des soldats est au front  

 » Dire ce qu’on pense est un plaisir coûteux. Que faire si la parole est un danger et le silence une honte  » ? Lors de la réunion de la CEDEAO à Yamoussoukro le Président Idriss Deby Itno a renvoyé les soldats maliens au front. Au moment où la récupération des Régions du Nord, et la destruction des arsenaux des terroro-djihadistes sont  en cours, le Mali n’avait pas besoin de  » luttes byzantines «  entre  des bérets d’une seule et même armée. La place de tout le monde était au front. Au moment où les soldats français, ceux de la MISMA et du Tchad en particulier, donnent leur vie pour libérer le Mali ; au moment où le Lieutenant-colonel Nema Sagara, une brave mère de famille opère sur tous les fronts ; au moment où des blessés de guerre veulent retourner au combat, le Gouvernement a commis l’erreur de prendre le 16 janvier 2013, en Conseil des Ministres, un Décret portant nomination de Colonel Major, de Colonel, de Lieutenant Colonel, de Commandant, de Commissaire Divisionnaire, de Commissaire principal, à des postes de  » Conseillers consulaires « .

Et par arrêté les zones portuaires reçurent également leur part de hauts gradés. Il est temps de rompre avec certaines vieilles habitudes. On ne met pas des officiers supérieurs au frais, dans les chancelleries, pendant qu’ils sont plus utiles présentement à Gao,  dans l’Adrar, qu’à Moscou, à Niamey… Il est inadmissible qu’au moment où les plus jeunes sont sur divers fronts, et qu’ils remplissent les lits d’hôpitaux, ceux qui ont le plus profité de l’armée se débinent. S’ils sont vieux ou malades, ils sont bons à être  » réformés « . Des compétences civiles ne manquent pas pour aller jouer aux Conseillers Consulaires à Khartoum… Si j’étais Ministre de la Défense, j’aurais agi en véritable Delattre de Tassigny, Maréchal de France, qui retira des bureaux  » tous les fils à papa, et tous les porteurs d’uniforme surprotégés… « , pour les expédier en Indochine où ils furent envoyés au plus fort de la guerre.

Des  » Mouches vertes «  voltigent à l’annonce des présidentielles 

L’élection du troisième président de la 3ème République est un défi majeur, lancé à la société civile, mais surtout à la jeunesse et aux femmes… Il s’agit, après les fâcheuses expériences de ces 20 dernières années, de séparer le bon grain de l’ivraie. Les politicards  refont surface à l’annonce des présidentielles. Les partis abandonnant l’éthique en politique, pour faire allégeance au président pour des maroquins. Le pays alla de mal en pis, en raison de la solidarité dans la médiocrité à le gérer. Ce qui eut pour corollaire : la gestion laxiste de l’économie et des finances, la cherté de la vie, la paupérisation généralisée de larges couches sociales, la détresse de l’enseignement, la déchéance totale de l’armée… Les partis ne firent pas leur introspection, pour reconnaître leur part de responsabilité dans l’envoi du Mali  à vau-l’eau. Je ne fais pas  un procès d’intention. De 1992 à 2012, les premiers magistrats de la République, les grands commis de l’Etat, les hauts cadres civils et militaires, les élus du peuple, ont impitoyablement mis ce pays en coupe réglée.

Des  » patriotes dits sincères « , ont bâti leurs fortunes et celles de leurs familles et proches, sur la misère du plus grand nombre. Ce sont ces mêmes hommes qui, pour monter à Koulouba, sont prêts à distribuer les produits de leurs rapines à des nécessiteux. Ils répandront des libéralités pour acheter des consciences, et le vote du bétail électoral d’en face. Faut-il que l’on continuât à élire ces faux  » Kankélé tigui et Faso den gnou man … » qui, du bout des lèvres mettent le Mali au dessus de tout ? Le Seigneur veille sur notre pays. Il saura bloquer certaines candidatures, et invalider d’autres pour des raisons évidentes.  Le Mali a des cadres compétents et intègres. La jeunesse et les femmes ont l’impérieux devoir de lui donner en 2013, un Président qui  aura de la compassion pour ce peuple qui a tant souffert. Les Maliens attendent un homme à poigne qui doit consolider la paix au Nord, lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite,  promouvoir le développement économique, social et culturel, procurer le  » bien être matériel «  et le  » mieux être social «  auxquels on aspire tous.

Moussa Sangaré,

professeur de Philo psychopédagogie

 

Source: L’Indépendant