Alors que le conflit au Mali ne trouve pas d’issue depuis presque dix ans, quelque 150 000 jeunes Maliens se retrouvent totalement déscolarisés ou rencontrent des difficultés pour reprendre le programme scolaire là où ils l’ont laissé.


C’est une conséquence souvent négligée de la guerre au Mali où le conflit dure depuis 2012 : les violences ont entraîné la déscolarisation de nombreux enfants. Parmi les centaines de milliers de déplacés que compte le pays, nombre d’élèves maliens ont perdu le chemin de l’école. Le conflit a déplacé plus de 300 000 personnes, dont au moins la moitié seraient des enfants, selon l’Unicef, le fonds des Nations unies pour l’enfance, et plus de 150 000 jeunes Maliens se retrouvent totalement déscolarisés ou rencontrent des difficultés pour reprendre le programme scolaire là où ils l’ont laissé.

Dans le Nord et le centre du Mali, en proie à l’insécurité, aux attaques jihadistes et aux conflits inter-communautaires, les écoles sont prises pour cibles plus souvent qu’on ne le croit. Ainsi en 2019, 55 d’entre elles avaient été attaquées par des groupes armés, selon l’ONG Human Rights Watch. Avant même le début de la pandémie de Covid-19, quelque 1 300 écoles avaient déjà fermé leurs portes. Une situation déjà très fragile que la crise sanitaire est donc venue aggraver.

Radios, clefs USB : des ONG proposent des alternatives

Certaines associations et organisations internationales proposent donc des solutions afin d’offrir un soutien éducatif à ces enfants déplacés. C’est le cas notamment de l’Unicef en partenariat avec l’ONG Educo, qui fait par exemple passer l’école à la radio. Ses volontaires ont ainsi distribué des radios à 3 000 ménages maliens déplacés dans la région de Ségou, à un peu plus de 230 kilomètres au nord-est de Bamako. Il s’agit de petits boîtiers noirs, alimentés par l’énergie solaire qui diffusent une partie des programmes élaborés par le ministère de l’Éducation nationale. Les cours sont placés sur une clé USB, elle-même branchée sur la radio.

Pour les jeunes Maliens qui n’ont plus accès à leurs salles de classe, c’est une manière de ramener l’école à la maison. Pour les nombreux élèves qui ne bénéficieraient pas de la distribution de ces radios solaires, un partenariat existe avec une trentaine de radios communautaires à travers le pays. Ces radios diffusent à leur tour une partie des programmes scolaires en direct sur les ondes. Une solution qui reste toutefois palliative. Dans les trois pays du Sahel touchés par la crise, à savoir le Burkina Faso, le Niger et le Mali, le nombre d’écoles fermées à cause de la violence a au moins été multiplié par six entre 2017 et 2019, selon l’ONU.

Source: francetv.info