La cour de la Pyramide des souvenirs a abrité, samedi dernier, une conférence débat sur la journée commémorative des évènements de Mars 1991 au Mali.

Les anciens de l’Association des élèves et des étudiants du Mali se sont retrouvés pour témoigner des évènements et  faire un bilan de l’action posée depuis 30ans.

Kassoum Barry, membre fondateur de l’AEEM, est le premier à prendre la parole pour témoigner. Ainsi, il a fait une brève historique de la création de l’AEEM, qui a été au cœur de l’avènement de la démocratie au Mali. Il a,  néanmoins,  dénoncé les mauvais comportements de la nouvelle génération. Il estime, cependant que les anciens membres de l’AEEM doivent être solidaires entre eux. «  Il faut tout faire pour éviter le laxisme  afin d’afficher une belle image des anciens de l’AEEM »,  a-t-il ajouté.

 

Pour Dr Modibo Soumaré, les étudiants vivaient dans des conditions précaires, surtout sur la colline du Point G où le « Couscous sec était prisé, avec rarement du lait. Les bourses ne suffisaient pas, ce qu’a conduit à la création de l’AEEM pour changer les  conditions de vie et de travail des apprenants.

 

Nous étions 40 personnes à l’assemblée générale de la création de l’AEEM, mais ce sont 39 qui ont accepté d’émarger. Nous étions engagés et déterminés, ce qui explique notre victoire sur la dictature. »

 

Pour Ismaël Yoro Dicko, il ne faut pas se contenter de faire des conférences de presse pour parler de l’historique de l’AEEM. Il faut penser à ceux qui qui sont tombés pour le Mali. Pour lui les anciens de l’AEEM sont des sentinelles de la République.

Quant à Korotoumou Théra, après avoir fait un témoignage sur Sacko, un grand militant et responsable de l’AEEM à l’époque, elle a laissé entendre que l’association s’est assumée et à fortement contribué à l’amélioration des conditions de vie des apprenants d’alors. Elle a déploré que l’AEEM d’aujourd’hui ne répond plus aux idéaux de sa création : “L’AEEM d’aujourd’hui est à l’image de la société et des autorités qui nous gouvernent”,  a martelé Korotoumou Thera.

Pour Chahana Takiou, l’esprit de l’AEEM était l’amélioration des conditions de vie et de travail des élèves et étudiants du Mali. Pour lui, il s’agissait de créer beaucoup d’école, de recruter des enseignants en quantité et en qualité afin de faciliter l’apprentissage.

Takiou estime que l’AEEM est la grande perdante du mouvement démocratique, bien que des acquis existes en matière de libertés individuelle et collective.

Pour lui, depuis 1991, les bourses des étudiants n’ont pas une majoration, quant bien même que  les travailleurs et SMIG ont connu un e nette amélioration. Selon lui, aujourd’hui encore, il n’existe pas de bibliothèque universitaire, de restaurant universitaire, l’enseignement  est au rabais. Ce qui lui fait dire que les élèves et étudiants sont  toujours les grands perdants de cette révolution.

Tous les intervenants ont appelé les anciens de l’AEEM à une grande solidarité, afin de relever les défis auxquels notre pays fait face actuellement.

Il faut reconnaître que la conférence débat a été agrémentée par une prestation artistique du grand griot Djéli Sarré pour rendre à César ce qui lui appartient. Pour lui l’AEEM est le principal acteur de l’avènement de la démocratie au Mali. Il l’a fait savoir dans ses chansons

Mahamane Mariko, un militant depuis la création de l’AEEM, avant d’en devenir un de ses dirigeants. a souligné qu’il faut tout faire pour que les anciens de l’AEEM se lèvent pour libérer le Mali qui est pris en otage par les militaires.

” Il faut que nous sortions de cette posture et faire des propositions pour mieux gérer ce pays”, a déclaré toujours Mahamane Mariko, un ancien secrétaire général de l’AEEM.

Plusieurs anciens membres de l’AEEM ont pris la parole pour magnifier le rôle de l’organisation des élèves et étudiants dans l’avènement du  multipartisme au Mali.

Pour les anciens de l’AEEM, après l’aboutissement de leur lutte en 1991, une dynastie créée par les politiques s’est accaparée du destin du pays pour contourner l’objectif de l’AEEM. Comme perspectives, les anciens de l’AEEM envisagent la création d’un cadre de réflexion pour diagnostiquer les vraies causes des problèmes du Mali.

Une photo de famille au pied du Monument des martyrs a immortalisé l’événement. En un mot,  les anciens de l’AEEM se sont recueillis sur la mémoire des disparus du vendredi noir.

 

                   Seydou Diamoutené

Source: Journal le 22 Septembre- Mali