14/07/2017 – 07h05 Rennes (Breizh-Info.com) – C’est un bras de fer très tendu qui oppose les militaires et le gouvernement d’Edouard Philippe et, plus largement, Emmanuel Macron. Qu’il est loin le temps où le président annonçait que le budget de l’armée serait maintenu à 2 % du PIB. Qu’il est loin le temps où Emmanuel Macron rendait visite tout sourire aux forces présentes au Mali…

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Le chef d’état-major des Armées furieux ne se laissera « pas baiser » par Emmanuel Macron

C’est une annonce qui a fait l’effet d’une bombe dans l’armée. Dans un entretien accordé au Parisien, Gérald Darmanin, transfuge des Républicains et ministre de l’Action et des comptes publics révélait mardi 11 juillet que les militaires allaient devoir participer à l’effort de réduction des dépenses. Pour cela, 850 millions d’euros sont demandés sous la forme de report d’achats de matériel.

Pierre de Villiers, chef d’état-major des Armées s’est exprimé sur le sujet dans le cadre de la Commission Défense de l’Assemblée nationale le lendemain, mercredi 12 juillet. Et il n’a pas employé de gants. Plusieurs médias mentionnent en effet que Pierre de Villiers aurait notamment déclaré qu’il ne se laisserait « pas baiser » par Bercy. Et le général d’évoquer sa démission.

Emmanuel Macron : « Je suis le chef »

Autant dire que le discours d’Emmanuel Macron de ce jeudi soir était attendu tant l’ambiance était électrique. Pour un discours rituel à la veille du défilé du 14 juillet, l’attente était particulièrement forte.
Et Emmanuel Macron n’a pas hésité à recadrer très fermement ceux qui, au sein de l’Armée, contestent cette décision de son gouvernement. Il a rappelé sèchement la hiérarchie qui fait de lui le chef des Armées.

« Il ne m’a pas échappé que ces derniers jours ont été marqués par de nombreux débats sur le sujet du budget de la Défense. Je considère pour ma part qu’il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique. J’ai pris des engagements. Je suis votre chef. Les engagements que je prends devant nos concitoyens et devant les armées, je sais les tenir. Et je n’ai, à cet égard, besoin de nulle pression et de nul commentaire. De mauvaises habitudes ont parfois été prises sur ces sujets, considérant qu’il devait en aller des armées comme il en va aujourd’hui de nombreux autres secteurs, je le regrette. J’aime le sens du devoir, j’aime le sens de la réserve qui a tenu nos armées où elles sont aujourd’hui. Et ce que j’ai parfois du mal à considérer dans certains secteurs, je l’admets encore moins lorsqu’il s’agit des armées. »

A quelques heures du défilé du 14 juillet, Emmanuel Macron entend bien voir l’armée française marcher au pas. Au sien.

NF