Pour que l’accord de Paris sur le climat, adopté en décembre 2015 par 195 pays dans le cadre de la COP 21, entre en vigueur, il fallait qu’au moins 55 pays signataires représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre le ratifient. Ce seuil a été atteint mercredi 5 octobre 2016, a annoncé la secrétaire générale de la Convention climat des Nations unies. L’accord entrera en vigueur dans trente jours, avant l’ouverture de la COP 22 à Marrakech, le 7 novembre prochain.

president americain Barack Obama

« 72 pays représentant 56,75 % des émissions ont maintenant ratifié l’accord de Paris ! L’entrée en vigueur aura lieu dans 30 jours. » Tweet signé Patricia Espinosa, secrétaire générale de la Convention climat des Nations unies. Ce sont même 73 pays, puisqu’après le dépôt des instruments de ratification, mercredi, par la France, l’Allemagne, la Hongrie, l’Autriche, le Portugal, la Slovaquie ou encore Malte, le Parlement canadien a ratifié l’accord également le même jour. Il aura donc fallu moins d’un an pour que le seuil soit atteint et que l’accord entre en vigueur.

« Avoir réussi à ce qu’il entre en vigueur si rapidement est un record » pour un traité international, fait d’ailleurs remarquer Ségolène Royal, ministre française de l’Environnement et présidente de la COP 21, alors qu’il avait fallu huit ans pour que le protocole de Kyoto, voté en 1997, entre en vigueur. Thoriq Ibrahim, ministre de l’Energie des Maldives, y voit le signe d’un « élan politique sans précédent en faveur de l’action climatique ». Lors d’une brève allocution, le président américain Barack Obama a parlé d’une « journée historique dans la lutte pour protéger notre planète pour les générations futures ».

La Russie et le Japon sont à la traîne…

Lors de la signature de l’accord, les prévisions anticipaient une entrée en vigueur au bout de deux ou trois ans. Mais le volontarisme affiché par les Etats-Unis et la Chine (environ 40 % des émissions à eux deux) a accéléré le tempo. Washington et Pékin ont ratifié l’accord début septembre à l’occasion du G20, entraînant dans leur sillage des pays comme le Brésil. L’Inde a passé le pas dimanche 2 octobre. Ralentie par ses procédures à 28 Etats-membres, l’Union européenne est parvenue à entériner cette ratification mardi via le Parlement de Strasbourg, avant le Canada, mercredi, et en attendant notamment le Japon (3,8% des émissions mondiales) et la Russie (7,5%).

Le 12 décembre 2015, 195 pays du monde, ainsi que l’Union européenne, se sont mis d’accord sur le principe de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, avec l’objectif de limiter la hausse de la température mondiale en deçà des 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, voire de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C ». Depuis la révolution industrielle, le thermomètre a déjà gagné 1°C. A 2°C, les prévisions sont catastrophiques, notamment pour les petits Etats insulaires menacés par la montée des eaux. La communauté scientifique estime que les émissions doivent être réduites de 40 à 70 % d’ici 2050 pour rester en dessous des 2°C.

Source: Rfi