Le président du parti Farc a déclaré que « le soulèvement armé n’a pas d’avenir » alors que vingt dissidents ont annoncé reprendre les armes

 

Le président du parti Farc, Rodrigo Londono, le 29 août 2019 à Bogota. Le parti Farc, formé en Colombie par l’ex-guérilla du même nom, a appelé ses membres à ne pas reprendre les armes après le soulèvement d’anciens chefs. Dans une vidéo diffusée jeudi dernier sur les réseaux sociaux, vingt dissidents des Farc (Force alternative révolutionnaire commune), dirigés par Ivan Marquez, ex-numéro deux de la guérilla et chef négociateur de l’accord de paix de 2016, ont effet annoncé qu’ils reprenaient la lutte armée. Ils évoquent une « trahison » par l’Etat de l’accord.

 

« Le soulèvement armé n’a pas d’avenir »

Dans une circulaire adressée aux militants, le président du parti, Rodrigo Londoño, aussi connu sous son nom de guerre « Timochenko », a déclaré que le « parti condamne et prend ses distances avec le retour aux armes ». Il a invité « ceux qui peuvent être tentés par les chants des sirènes des déserteurs de la paix (…) à réfléchir, méditer, analyser avec soin la réalité, avant de se décider à commettre une telle erreur ».

Selon le président de la Farc, « le soulèvement armé n’a pas d’avenir ». « Nous savons que ceux qui aujourd’hui se font appeler chefs ne vont pas faire la guerre. Ils resteront de l’autre côté de la frontière » au Venezuela voisin, a-t-il ajouté. De son côté, le président colombien Ivan Duque a ordonné une offensive militaire contre ce qu’il a qualifié de « bande de narco-terroristes qui comptent sur l’hébergement et le soutien de la dictature de Nicolas Maduro » au Venezuela.

Environ 2.000 dissidents en Colombie

Le parti Farc a plusieurs fois dénoncé le manque de garanties de sécurité pour ses membres, suite aux assassinats de plus d’une centaine d’ex-guérilleros depuis la signature de la paix fin novembre 2016. La grande majorité des quelque 7.000 ex-guérilleros a déposé les armes pour se réinsérer à la société civile. Mais certains, dispersés en plusieurs groupes sans commandement unifié, se sont mis en marge du processus de paix et sont retournés dans la clandestinité.

Selon les services de renseignement militaires, ils seraient environ 2.000 sur tout le territoire colombien. Leurs activités s’articulent en majeure partie autour du trafic de drogue et de l’exploitation minière clandestine.

20 Minutes avec agences