Une enquête était en cours aujourd’hui après qu’un policier américain blanc eut tué un agent de sécurité noir qui venait de neutraliser un tireur lors d’une fusillade dans un bar de la banlieue de Chicago.

Jemel Roberson, 26 ans, a été abattu aux premières heures de dimanche, alors qu’il était en service dans un bar de Robbins, près de Midlothian, à une trentaine de kilomètres de la métropole du nord. Selon des témoins, cités par les médias locaux, une bagarre venait de se déclencher dans le bar et une personne avait commencé à tirer, faisant des blessés. Jemel Roberson, qui portait une arme et un uniforme barré de la mention “Sécurité”, avait réussi à neutraliser le tireur avant l’arrivée de la police, selon ces témoins. “Il tenait un homme au sol, avec son genou à terre et son arme dans le dos comme pour lui intimer de ne pas bouger”, a rapporté l’un d’eux, Adam Harris, sur la chaîne de télévision locale WGN. Arrivé en renfort, un policier lui a tiré dessus alors que “tout le monde criait “sécurité, c’est un gardien de sécurité’”, a ajouté Adam Harris. “Il a vu un homme noir avec une arme et il l’a tué”, a-t-il estimé.

Jemel Roberson était “un homme bon qui faisait de son mieux pour mettre un terme à une fusillade”, a reconnu dans un communiqué le chef de la police de Midlothian, Daniel Delaney, en présentant ses condoléances à la famille. La police de l’Illinois a ouvert une enquête sur “cet évènement tragique” pour “assurer la transparence et maintenir la confiance du public”, a-t-il ajouté. Le nom du policier n’a pas été divulgué mais une source au commissariat a confirmé qu’il était blanc, en précisant qu’il avait été suspendu. La famille de Jemel Roberson, qui est décédé à l’hôpital, a déposé plainte contre le policier et le village de Midlothian pour “usage excessif de la force”. Ce décès s’inscrit dans une longue série de bavures policières impliquant souvent des agents blancs contre des hommes noirs, qui ont donné naissance au mouvement “Black Lives Matter” (la vie des Noirs compte).

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