Pékin voit d’un très mauvais œil le récent rapprochement entre la Présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et son homologue américain Donald Trump et le fait savoir. Telle est l’explication des récents exercices militaires de la Chine non loin des côtes de Taïwan qui a été donnée à Sputnik par des spécialistes russe et chinois.

Bien que la Chine ait mené des exercices militaires à 175 km seulement de Taïwan, cela n’a pas provoqué d’escalade de la tension sur l’île, le ministère taïwanais de la Défense ayant déclaré que l’Armée populaire de libération (APL) de Chine avait mené une manœuvre de routine, a rappelé Andreï Karneïev, directeur adjoint de l’Institut des pays d’Asie et d’Afrique de l’Université Lomonossov de Moscou.

Selon l’interlocuteur de l’agence, Pékin a voulu manifester une fois encore son mécontentement de la politique de l’administration taïwanaise en place, tout en évitant la panique au sein de la société taïwanaise, dont pourrait profiter les séparatistes pour cultiver l’animosité envers la Chine continentale.

De son côté, Chen Xiaoxiao, professeur à l’Université de Jimei, a souligné que, dans son rapport au 19e congrès du Parti communiste chinois (PCC), le Président Xi Jinping avait réaffirmé la ligne de Pékin en vue de la réunification complète de la mère patrie.

M.Chen estime que le conflit dans le détroit de Taïwan a à sa base la concurrence entre les États-Unis et la Chine continentale.

«Développant la coopération militaire entre Taïwan et les États-Unis, l’administration de (la Présidente taïwanaise) Tsai Ing-wen accentue sa politique sous le slogan “alliance avec les États-Unis pour faire face à la Chine continentale”», a relevé l’universitaire.

Et de prévenir que, vu l’imprévisibilité de la politique américaine qui s’était encore accrue avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, cela torpillait la base politique du développement pacifique des relations entre les deux côtes du détroit de Taïwan.

«Il en résulte que la Chine continentale pourrait recourir à des mesures plus sérieuses, tant politiques et diplomatiques que militaires, pour s’opposer à cette ligne», a résumé l’interlocuteur de Sputnik.

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