À Tokyo le samedi dernier, la ministre française de la Défense, Florence Parly, a appelé les autorités japonaises à apporter leur appui financier ou matériel à la force conjointe du G5 Sahel. Avec son collègue des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, la responsable a expliqué que l’apport nippon sera très précieux à la force.

L’opérationnalisation du G5 Sahel lancé, en novembre 2015, semble être un laborieux processus qui se heurte à la problématique épineuse du financement.
Le terrorisme qui se renforce dans la région sahélienne est pour l’instant sacrifié sur l’autel d’une lutte d’influence des pays donateurs et à leurs réticences à mettre la main à la poche. Pourtant, cette terreur, qui sévit dans la région, produit souvent des effets qui touchent les « lointaines » terres européennes et menacent d’autres contrées. Voilà pourquoi la France macronienne, en plus des efforts du président IBK, président en exercice du G5 Sahel, tente par tous les moyens de convaincre les partenaires de miser sur la force commune antiterroriste.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la démarche de la France qui a appelé, le samedi dernier, à l’aide japonaise pour la force anti djihadiste du G5 Sahel. Lors des échanges dits ‘’2+2’’ avec leurs homologues japonais, la ministre française de la défense, Florence Parly, accompagnée de son collègue des affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, a indiqué que l’aide d’un pays comme le Japon est très attendue pour cette collaboration entre les armées malienne, burkinabé, nigérienne, mauritanienne et tchadienne.
« Un travail est en cours en ce moment dans le monde entier pour réunir des contributions qui peuvent être des contributions financières, des contributions en nature afin d’accélérer l’équipement de cette force (…) de pays parmi les plus pauvres de la planète », a déclaré Madame Parly, citée par l’AFP, avant d’ajouter que « de nombreux pays aux histoires et aux cultures très diverses ont déjà accepté de s’associer à cet effort et ici à Tokyo nous avons ensemble dit combien toute aide que le Japon déciderait d’apporter au G5 Sahel serait extrêmement précieuse ».
Afin de mettre l’Empire du Soleil Levant dans les conditions propices pour agir, la ministre a souligné avoir aussi évoqué avec les autorités japonaises, la prochaine réunion du 23 février 2018 dans la capitale belge Bruxelles, une rencontre qui sera consacrée à la mobilisation des fonds. Pour cette réunion justement, la ministre française a précisé avoir invité le royaume nippon pour compléter son action en Afrique, « déjà importante dans la contribution au développement de ces pays, mais également par sa présence militaire à Djibouti ».
Même si la ministre française de la Défense parle de l’aide japonaise comme d’une aide précieuse, il faut aussi signaler que le montant des 250 millions d’euros nécessaires pour le lancement de la force du G5 Sahel a été déjà mobilisé. Avec les 10 millions d’euros mis à la disposition par chacun des États membres du G5, les 100 millions d’euros promis par l’Arabie Saoudite, les 30 millions d’euros des Émirats arabes unis, les 50 millions d’euros de l’Union européenne et l’appui sous forme d’aide bilatérale de 60 millions de dollars des États-Unis, on peut dire que les fonds ont été largement réunis.
Jusque-là handicapée par le manque de financement, la Force du G5 Sahel avait du mal à trouver un budget prévisionnel de 423 millions d’euros réparti entre les 230 millions d’investissements, les 110 millions pour les premières opérations et les 83 millions pour les salaires. Même si ce budget a été raboté pour le ramener à 250 millions, la réunion des donateurs à Paris en décembre dernier, a récolté des promesses de financement de l’UE, de la France, de l’Arabie Saoudite et d’autres, à hauteur de 294 millions d’euros au compteur.

Par Mohamed D. DIAWARA

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