A l’ouverture du Sommet Action Climat lundi au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé un vibrant appel à l’adresse des dirigeants du monde, leur rappelant qu’ils avaient l’obligation « de tout faire pour mettre fin à la crise climatique ».

 

« Si nous ne changeons pas d’urgence nos modes de vie, nous mettons en péril la vie elle-même », a déclaré M. Guterres dans un discours devant des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement participant à ce sommet.

« La science nous dit qu’avec notre trajectoire actuelle, nous devons faire face à un réchauffement global d’au moins 3 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Je ne serai pas là, mais mes petites-filles le seront. Et vos petits-enfants aussi. Je refuse d’être complice de la destruction de leur maison et de leur seule maison », a-t-il ajouté. « Je ne serai pas un témoin silencieux du crime de condamner notre présent et de détruire leur droit à un avenir durable. C’est mon obligation – notre obligation – de tout faire pour mettre fin à la crise climatique avant qu’elle n’entraîne notre fin. Le temps presse. Mais ce n’est pas trop tard ».

« Ce n’est pas un sommet sur le climat. Nous avons assez discuté. Ce n’est pas un sommet de négociation sur le climat car nous ne négocions pas avec la nature. C’est un sommet d’action sur le climat », a insisté le Secrétaire général. Il a rappelé que les participants à ce sommet (gouvernements, villes, entreprises, acteurs financiers) sont venus avec des engagements.

Neutralité carbone d’ici 2050

Pour réussir à mettre fin à la crise climatique, selon la communauté scientifique, il faut à tout prix réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici 2030 ; atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ; et limiter la hausse de la température globale à 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle.

« Une accélération des financements climatiques est donc nécessaire », a dit M. Guterres. Cela veut dire reconstituer les ressources du Fonds vert pour le climat, tout comme il est essentiel que les pays développés respectent l’engagement pris de mobiliser, d’ici 2020, 100 milliards de dollars par an de fonds publics et privés, afin de soutenir les pays en développement dans leurs efforts d’atténuation et d’adaptation.
Le Secrétaire général a rappelé que même si l’on réussit à baisser les émissions, les effets dramatiques du changement climatique sont déjà là. « L’adaptation est donc devenue une priorité absolue et une condition essentielle pour augmenter la résilience des pays et des communautés et éviter la souffrance humaine », a-t-il souligné.

Il a remercié les pays qui ont d’ores et déjà augmenté leurs engagements, en particulier ceux qui ont doublé leurs contributions au Fonds vert pour le climat.
Selon le Secrétaire général, ce sommet n’est pas censé résoudre tous nos problèmes du jour au lendemain, mais il doit donner l’élan nécessaire pour activement mettre en œuvre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat qui a été signé en 2015.
Plusieurs rencontres sont prévues à l’avenir : la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP 25), qui aura lieu en décembre à Santiago, au Chili, et l’année prochaine, la Conférence sur le transport durable à Beijing, en Chine ; la Conférence sur les océans à Lisbonne, au Portugal ; la Conférence sur la biodiversité à Kunming, en Chine ; et le Sommet sur la nature à New York.

« N’ayons pas peur d’être ambitieux, n’ayons pas peur d’accentuer la pression et, surtout, n’ayons pas peur de sans cesse rappeler la vérité et la réalité de la situation », a déclaré M. Guterres.

« Adressons aux dirigeants politiques et aux acteurs des marchés le message suivant : la transition vers une économie verte aboutira à de meilleures conditions de vie, à de meilleurs emplois, à une meilleure santé, à une meilleure sécurité alimentaire, à davantage d’égalité et à une croissance durable. Si nous avançons ensemble, personne ne sera laissé de côté », a-t-il ajouté.
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