Le célèbre musicien malien Ballaké Sissoko accuse la TSA, les services de sécurité des transports américains, d’avoir cassé sa kora lors de son voyage de retour après une tournée aux États unis. Mais les Américains disent n’y être pour rien.

Avec notre correspondante à New York, Loubna Anaki

L’autorité de sécurité des transports américains dit regretter que la kora de Ballaké Sissoko ait été endommagée, mais elle nie toute implication.

Dans un communiqué, la TSA explique que l’étui du musicien malien a été passé au scanner, mais à aucun moment il n’a été ouvert. Un pur mensonge, estime Corinne Serres, la manager de Ballaké Sissoko.

A son retour à Paris après son vol depuis New York, le musicien dit effectivement avoir retrouvé son instrument démonté, avec à côté un papier de la TSA expliquant que l’étui avait été contrôlé.

Les Américains disent que des millions de papiers de ce genre ont été distribués, sous-entendant que n’importe qui ayant eu accès au bagage aurait pu y glisser le mot.

Ce n’est pas la première fois que la TSA est accusée d’avoir endommagé des instruments d’artistes reconnus. Le piano du Polonais Krystian Zimerman aurait entièrement été détruit. Pareil pour le violoncelliste allemand Alban Gerhardt.

Fabriquée sur mesure dans le respect de la tradition mandingue, la kora de Ballaké Sissoko a coûté plus de 5 000 euros. Mais au-delà de la valeur financière, l’artiste dénonce la perte d’un instrument unique. Il va désormais devoir attendre plusieurs semaines avant de recevoir une nouvelle kora, retardant ainsi l’enregistrement de son nouvel album à Paris.

L’affaire prend une tournure politique. Le gouvernement malien a fait savoir qu’il allait demander réparation aux États-Unis.

RFI