Moscou s’est dit mercredi prêt à coopérer sur la question du dopage, tout en regrettant les lourdes sanctions recommandées par l’Agence mondiale antidopage (AMA) qui accuse la Russie d’avoir falsifié des données.

« Les autorités sportives russes ont été, sont et seront prêtes à coopérer pleinement avec la communauté sportive internationale et avec l’AMA », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qualifiant les sanctions préconisées, dont une possible exclusion des prochains Jeux olympiques, de « très tristes ».

« Des explications détaillées ont été fournies sur les questions posées précédemment (par l’AMA). Je suis sûr que cette coopération se poursuivra », a-t-il poursuivi.

M. Peskov a appelé à « garder la tête froide » en attendant la décision finale de l’AMA qui doit être prise le 9 décembre, tout en disant être « inquiet » et « regretter » la situation, la Russie risquant notamment une exclusion des prochains Jeux olympiques d’été à Tokyo en 2020.

Le porte-parole du Kremlin a appelé les sportifs russes à continuer à s’entraîner malgré la menace d’une exclusion, « afin de poursuivre leur position de leader » dans les classements mondiaux.

Selon le comité de révision de la conformité (CRC) de l’AMA, la Russie aurait fait disparaître des « centaines » de résultats de contrôles antidopage suspects de ses fichiers transmis à l’AMA au début de l’année. Or, la remise de ces données était une condition indispensable pour lever de précédentes sanctions contre l’agence antidopage russe (Rusada), au coeur d’un système de dopage institutionnel entre 2011 et 2015.

Si le comité exécutif de l’AMA, qui se réunira le 9 décembre à Paris, confirme les mesures recommandées, la Russie sera purement et simplement mise au ban du sport international pendant quatre ans, avec exclusion des compétitions dont les Jeux olympiques.

Des sportifs ayant démontré « qu’ils ne sont impliqués en aucune manière » dans les affaires de dopage pourraient toutefois être admis, sous drapeau neutre, comme ce fut le cas aux JO d’hiver 2018 ou lors des compétitions internationales d’athlétisme depuis 2015.

Reste maintenant à savoir si le comité exécutif de l’AMA, composé à part égales de représentants du mouvement olympique et des gouvernements, ira si loin. Dans tout les cas, il appartiendra au Tribunal arbitral du sport (TAS) de se prononcer en dernier recours.