L’ONU a rendu public ce mercredi 16 janvier sa première enquête sur le harcèlement sexuel au sein de son organisation.

Un peu plus de 30 000 personnes ont répondu aux questions envoyées à l’ensemble du personnel onusien à travers le monde ainsi qu’à ses collaborateurs extérieurs. Cela représente un taux de réponse de 17 %, précise notre correspondante à New York, Marie Bourreau. Un chiffre relativement faible, mais suffisant selon un haut responsable pour tirer des conclusions évidentes : l’ONU a beau être une organisation qui promeut l’égalité, la dignité et les droits de l’homme, elle n’est pas immunisée contre le harcèlement sexuel.

Un tiers des personnes interrogées indiquent avoir fait l’objet d’une forme de harcèlement. Il s’agit majoritairement de blagues déplacées ou de remarques insultantes sur l’apparence, le physique ou l’activité sexuelle. Mais dans 10 % des cas, ce sont des incidents plus graves, tels que des attouchements.

Selon cette étude réalisée par le cabinet Deloitte en novembre, deux harceleurs sur trois étaient des hommes, et un sur quatre des supérieurs ou des managers. Près d’un harceleur sur dix était un haut dirigeant. Les femmes hétérosexuelles entre 35 et 44 ans ont le plus de risque d’être agressées dans leur environnement de travail où ont lieu plus de la moitié des incidents reportés.

L’ONU avait lancé une plateforme téléphonique et cette enquête dans la foulée du mouvement #MeToo aux Etats-Unis. Les résultats sont comparables à ceux récoltés dans d’autres organisations. Dans une lettre qui accompagne le rapport, le secrétaire général António Guterres, qui revendique une tolérance zéro, indique que le chemin est encore long pour faire des Nations unies une organisation exemplaire.

Rfi