Les secouristes ont réussi à évacuer mardi les derniers des 13 membres d’une équipe de football junior ayant passé deux semaines sous terre, entourés d’eau sur un étroit promontoire, pris au piège d’une grotte inondée en Thaïlande.

L’équipe de football, baptisée les « Sangliers sauvages », est enfin réunie à l’air libre, après une longue attente qui a tenu en haleine la Thaïlande et les médias internationaux, qui ont envoyé des centaines de reporters pour suivre cette « saga ».

« Les 12 Sangliers sauvages et leur entraîneur ont été extraits de la grotte », ont annoncé les commandos de marine thaïlandais, au coeur de l’opération de secours, sur leur page Facebook.

L’opération d’extraction aura duré trois jours, les enfants étant évacués chacun par deux plongeurs professionnels, sur un parcours très difficile, supposant de longs passages de plongée.

Entre boyaux inondés et passages étroits dans lesquels il faut se faufiler, le parcours, de plusieurs kilomètres, était semé d’embûches et prenait cinq heures retour à un plongeur aguerri.

Pendant plusieurs jours, les secouristes avaient repoussé la date du lancement de l’opération, préférant envoyer des plongeurs prendre soin des enfants sur leur bout de rocher, le temps d’essayer de faire baisser le niveau de l’eau.

Après neuf jours sans contact avec l’extérieur, à ne pas savoir s’ils seraient jamais retrouvés, les enfants, bloqués depuis le 23 juin, ont enfin pu manger et se calfeutrer sous des couvertures de survie ces derniers jours.

Les huit premiers sortis dimanche et lundi, hospitalisés, sont « en bonne santé », a déclaré Jesada Chokedamrongsuk, responsable du ministère de la Santé publique, devant des journalistes à l’hôpital de Chiang Rai. « Tout le monde est en bonne santé mentale ».

Les enfants ont subi des examens radiologiques et des tests sanguins. Deux garçons qui présentaient des signes de pneumonie ont reçu des antibiotiques et sont dans un « état normal », a-t-il ajouté, précisant qu’ils resteraient tous en observation à l’hôpital pendant une semaine, dans un premier temps en quarantaine.

– Célébrités –

La Thaïlande a vécu au rythme de la saga des « 13 », comme les identifiaient les éditions spéciales des télévisions.

Les enfants ont reçu de l’étranger des messages de soutien de célébrités aussi diverses que le président américain Donald Trump, la star de football Lionel Messi et le gourou américain de la technologie Elon Musk.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, avait même invité les enfants à assister à la finale du Mondial-2018 le 15 juillet à Moscou. Mais « ils ne peuvent pas y aller, ils doivent rester à l’hôpital pendant un moment », a répondu Thongchai Lertwilairatanapong, haut responsable du ministère de la Santé.

-Drones utilisés par des médias-

Les secouristes ont critiqué l’usage de drones par certains médias lors de l’opération d’évacuation lundi, qui ont pour certains gêné les hélicoptères évacuant les enfants. La police a annoncé mardi mener une enquête sur l’utilisation de deux drones envoyés pour tenter d’avoir des images des enfants.

« Nous enquêtons là dessus. Qui que ce soit, nous vous demandons d’arrêter », a déclaré mardi devant la presse un haut responsable de la police, Churat Pangao.

L’association des journalistes audiovisuels de Thaïlande a appelé mardi les reporters, par centaines sur place, à « s’en tenir strictement à l’éthique et à respecter la vie privée de ceux impliqués dans cette épreuve ».

Les footballeurs des « Sangliers sauvages » avaient passé neuf jours dans les tréfonds de la grotte avant que deux plongeurs britanniques ne réussissent à les rejoindre en début de semaine dernière. Emaciés mais en vie, ils étaient perchés sur un promontoire, à plus de quatre kilomètres de l’entrée du vaste réseau souterrain.

Après cette découverte, les sauveteurs ont désespérément passé en revue toutes les solutions possibles, percer des tunnels dans la montagne ou attendre sous terre pendant des semaines la fin de la mousson.

Mais face à la menace de nouvelles pluies et à la baisse des niveaux d’oxygène dans la chambre où le groupe avait trouvé refuge, les autorités ont décidé dimanche de tenter le tout pour le tout.

Les progrès des opérations ont en tout cas réjoui les proches et les familles des enfants. « Je veux qu’il soit en bonne santé et qu’il revienne vite à l’école », dit Phansa Namyee, camarade de classe d’un footballeur de 16 ans surnommé « Night ».

Journal du mali