Donald Trump veut stabiliser le budget du Pentagone après deux ans de hausse, selon le projet de loi de finances 2021, qui prévoit notamment une baisse des fonds alloués aux opérations extérieures en cours (Afghanistan, Syrie, Irak…).

S’il est approuvé en l’état par le Congrès, ce qui est peu probable, les dépenses militaires passeraient à 740,5 milliards de dollars pour l’année fiscale 2021 qui commence en octobre 2020, contre 738 milliards pour l’exercice en cours.

Ce chiffre couvre le budget du Pentagone (705,4 milliards) et les dépenses consacrées par le ministère de l’Énergie à l’entretien et l’alimentation en combustible de l’arsenal nucléaire américain (35,1 milliards).

Au moment où le président américain veut mettre un terme aux «guerres sans fin», le projet de budget consacre 69 milliards de dollars aux opérations militaires anti-djihadistes en cours en Afghanistan, Syrie, Irak, Somalie, etc., alors qu’elles étaient de 71,3 milliards dans le budget 2020 approuvé par le Congrès.

Le budget du département d’État et de l’agence internationale pour le développement (USAID) n’atteint lui que 40,8 milliards de dollars, comparé aux 52,5 milliards accordés par le Congrès l’an dernier. Les dépenses militaires sont donc 18 fois plus importantes que celles de la diplomatie.

L’aide internationale, qui regroupe l’USAID, l’assistance économique bilatérale, l’assistance technique du département du Trésor et les agences de coopération, baisse de 14 % à 9 milliards de dollars.

Après les tirs de missiles iraniens sur des bases utilisées par l’armée américaine en Irak, le budget du Pentagone prévoit l’achat de 168 batteries antimissiles Patriot supplémentaires, dont 46 pour les opérations à l’étranger (+14 %).

Alors que l’année dernière, le budget prévoyait une enveloppe de fonds dits « d’urgence », qui était notamment destinée à financer le mur que Donald Trump veut construire à la frontière avec le Mexique pour lutter contre l’immigration clandestine, aucune n’est prévue cette année pour le mur.

Dans un contexte de « concurrence stratégique » avec la Chine et la Russie, les fonds alloués à la modernisation des armes nucléaires américaines bondissent à 28,9 milliards de dollars (+18 %).