Le président français Emmanuel Macron vient de boucler une visite de trois jours en Inde pour discuter du sort des pays du tiers monde par rapport à l’énergie solaire tandis que d’une pierre deux coups, il a signé des contrats de plus de 10 milliards d’euros avec New Delhi sur l’énergie nucléaire.

La visite de Macron en Inde a été bien commentée par l’angle du premier sommet de l’Alliance Solaire Internationale visant à augmenter la production d’électricité d’origine salaire. Les cibles de ce projet sont exclusivement les pays du tiers monde qui doivent se conformer aux engagements de Paris lors de la COP 21.

La France parle de mutualisation des fonds et des actions. Ce qui veut dire que le but est de mettre tous ces pays dans un sac pour les offrir aux entrepreneurs et investisseurs français œuvrant dans ce domaine. Pour montrer un semblant de sincérité, Macron et le premier ministre indien Narendra Modi ont inauguré le 11 mars une centrale solaire.

Au moment où les français  se flattaient de leur rôle dans le développement de l’énergie solaire sur place, EDF et son équivalent la Nuclear Power Corporation of India (NPCIL) ont signé à New Delhi dès le premier jour de la visite de Macron un accord sur le schéma industriel de la centrale nucléaire de Jaitapur.

A l’occasion des premières discutions, à New Delhi le 10 mars, la France a dit son espoir de conclure avant la fin de l’année, la vente de 6 réacteurs nucléaires de type EPR à l’Inde. C’est un dossier qui est en négociation depuis près de 10 ans. Ce qui n’a pas plu aux habitants de Jaipur, un petit village à l’Ouest de l’Inde où l’entreprise française AREVA doit participer à l’installation d’une des plus grandes centrales nucléaires.

Ils ont organisé de grandes manifestations autour du futur site pour montrer leur réticence. Ils tenaient des panneaux sur lesquels, il était écrit « Macron Go up ! Scrap Jaitapur nuclear project » (Macron vas-t en ! abandonne le projet de la centrale nucléaire de Jaitapur. Les manifestants étaient soutenus par l’organisation Dianuke. Il faut rappeler que cet événement est intervenu à la veille de la date anniversaire de l’accident de Fukushima survenu au Japon le 11 mars 2011.

L’Elysée a fait état dans un communiqué d’un total de 20 contrats pour un montant de 13 milliards d’euros avec 50% de part française et 200 millions d’Euros d’investissement en Inde. Le grand gagnant de cette visite est sans doute le groupe Safran qui remporte un contrat de 12,5 milliards de dollars, soit 10 milliards d’euros.

Quand Donald Trump a décidé que les Etats Unis se retirent de l’accord de Paris sur l’énergie verte, il a fait savoir qu’il s’agit des engagements farfelus qui sont fondés sur du mensonge. Le dirigeant américain avait bien compris que la France et l’Allemagne spéculent sur le changement climatique pour mettre en selle des entreprises européennes.

En tout cas les contrats signés au cours de la visite de Macron en Inde prouvent qu’il n’ya aucune sincérité dans les discours qu’on entend sur la lutte contre le changement climatique.

Issa Santara

 

Source: Ciwara Info