La lutte contre la corruption au niveau de la société civile a désormais un visage au Mali. Il s’agit bien du Pr Clément Mahamadou Dembelé. Cet universitaire de 46 ans, qui a fait ses études supérieures au Canada et France, entend faire de la croisade contre ce fléau le combat de sa vie. D’ailleurs, il vient de créer une organisation dénommée Plateforme de lutte contre la corruption (PCC). “C’est mon seul objectif  et je mènerai cette lutte jusqu’au bout”. C’est  la teneur d’une interview qu’il nous a accordée, le lundi dernier, dans sa somptueuse résidence à Banconi, en commune I, non loin de la maison du Guide des Ançardines, Cherif Ousmane Madani Haïdara.

Aujourd’hui-Mali : Qu’est-ce qui vous a poussé à créer cette plateforme ?

Pr Clément Dembélé : Nous sommes partis  d’un certain nombre de constats, selon lequel tous les problèmes du Mali viennent de la corruption. Il suffit de prendre les rapports des différents services de contrôle pour se rendre compte. Il s’agit des  rapports du Vérificateur général qui ne sont pas exploités à bon escient. Regardez aussi l’Office central de lutte contre la corruption qui ne fonctionne même pas.

Des services comme la Casca, la Centif  ne sont même pas connues des Maliens. Idem pour le Pôle économique qui ne fonctionne pas à hauteur de souhait. Et les résultats de ce disfonctionnement vous les trouverez dans les différents rapports de l’Union européenne, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (Fmi),  de la Fondation Frederick  Eberth, de Transparancy International….

Aujourd’hui, c’est une évidence, la corruption a gangrené tout le système de fonctionnement de l’appareil l’Etat. Deuxièmement, nous nous sommes rendu compte qu’il y a un lien entre le disfonctionnement de ces services et l’impunité.

Vous avez vu, nous ne sommes pas en défaut de loi ou d’organe de contrôle et de répression.  Donc, nous nous sommes dit qu’on ne peut pas laisser le pays dans cet état-là. Il faut se rassembler, se lever, avoir une connaissance morale et intellectuelle pour dire non afin de stopper l’hémorragie. Vous savez, le problème d’insécurité au Mali, le problème de manque d’infrastructure, les routes etc, le problème d’eau, d’électricité, de santé, le problème de chômage, le conflit intercommunautaire pour ne pas dire la crise au centre du Mali, le problème du nord du Mali, le tout revient à deux choses : la corruption et l’impunité. C’est l’Etat malien qui est aujourd’hui responsable du problème au centre du Mali à travers la mauvaise gouvernance.

Mais comment, c’est très facile d’accuser l’Etat ?

Je vais vous livrer une anecdote. Vous vous souvenez, un moment, où les magistrats, les policiers, les gendarmes se bousculaient afin qu’ils soient mutés au centre du Mali, plus précisément dans la région de Mopti. A l’époque, on se posait la question pourquoi tous ceux-ci voulaient être affectés à Mopti et non à Ségou ou Koulikoro qui sont tous proches de Bamako. Il y a eu des moments, des magistrats (pas tous), des gendarmes et policiers, des gouverneurs, des Préfets qui étaient dans cette zone, se sont organisés en réseau de mafia, pour racketter les gens, notamment les éleveurs. Bref, toutes les communautés qui sont dans cette localité ont été victimes de ces représentants de l’Etat, parce que tout simplement, avec l’idée que ces gens-là sont loin de Bamako. Donc ces communautés-là étaient prises en sandwich entre le nord du Mali et la capitale. Profitant de cette position, ces autorités  ont racketté ces populations durant plusieurs années, créant l’injustice. C’est dans cette frustration qu’un homme est sorti de nulle part, un prêcheur, s’est radicalisé. Il s’agit bien d’Amadou Kouffa. Celui-ci, à travers ses prêches, a manipulé  l’opinion en disant que c’est seulement la communauté peulh qui est victime de cette injustice. Il fait cette lecture parce que lui-même est peulh. Ecoutez tous les prêches d’Amadou Kouffa car j’ai eu la chance d’écouter 53 de ses cassettes, avec une centaine de prêches. Dans ces propos, il ne parle que de la corruption et de l’injustice.  Il dit,  on vous met en prison injustement, on vous rackette injustement, pacque l’Etat malien, selon lui, est représenté par des gens corrompus. C’est comme ça que certains l’ont suivi et pour contrebalancer, certains sont partis de l’autre côté pour créer des milices à qui on a donné des récépissés. Sinon, depuis quand un dozo chasse-t-il avec des kalachnikovs ?

Pr Clément, soyez précis en disant que certains sont partis de l’autre côté pour créer des milices. Vous voulez faire allusion à qui ?

Il faut qu’on arrête de penser que c’est la France ou le Burkina Faso qui sont derrière ces milices. Ce sont plutôt ceux qui ont créé l’insécurité, l’injustice, qui ont créé la corruption qui ont donné ces armes à ces milices pour jouer contre Amadou Kouffa,  sauf que ça été vu comme étant un conflit intercommunautaire.

Sinon, en réalité, il n’ya pas de conflit intercommunautaire au Mali, ce sont plutôt des dirigeants bandits, ici à Bamako, qui ont fabriqué tout ce problème-là. Quand on fait tous ces constats et ceux des sommes détournées par an au Mali qui est de 250 milliards Fcfa (chiffre officiel), nous nous sommes dit qu’il faut qu’on se lève parce qu’avec 250 milliards Fcfa on peut créer 70 000 emplois avec un salaire de 250 000 Fcfa, tandis que le smic malien est de 40 000 Fcfa, parce qu’aussi avec 250 milliards Fcfa on peut bitumer 2500 km de route. Avec 250 milliards Fcfa on peut construire  1785 centres de santé communautaire pour recevoir 17 millions de patients. Parce que 250 milliards Fcfa c’est 7000 villages connectés en pistes agricoles. Ces  250 milliards Fcfa pouvaient éviter à ce que nos enfants soient vendus comme du bétail en Libye ou se faire manger dans la mer. Ce n’est pas tout, ces  250 milliards Fcfa permettent de créer 70 000 paysans qui peuvent vivre convenablement de leur travail. C’est partant de tous ces constats que des Maliens engagés,  des intellectuels, des associations, à savoir 350 associations, ont créé cette plateforme. Je vous précise que j’ai été élu à la tête de cette organisation au terme d’une élection et je représente mon association qui s’appelle Yeelen.

Quels sont les moyens dont vous disposez pour mener cette croisade contre la corruption ?

La conviction et le peuple malien. Vous savez, quand vous avez la conviction, vous allez là où l’argent ne peut vous amener. Vous allez là où le réseau ou les armes nucléaires ne peuvent vous amener.

Au-delà de cette conviction, qu’est-ce que vous faites plus concrètement sur le terrain parce que vous organisez souvent des meetings?

Evidemment, je vous rappelle d’abord que les activités que nous menons, c’est à travers les cotisations et les ventes de cartes de membres. Il y a de ces jours où nous vendons 100 000 Fcfa en cartes. Ce n’est pas tout. Si nous avons des activités, certains viennent avec des chaises, d’autres avec des bâches. Je vais vous faire des confidences.

Lors de nos meetings contre la corruption, nous voyons souvent des gens que nous ne connaissons même pas, à savoir des  bonnes volontés, qui viennent certains avec de l’eau,  d’autres avec autre chose. Ces gens de bonne volonté sont généralement des victimes  de corruption. L’autre jour aussi, j’étais étonné de voir également un monsieur distribuer des tee-shirts blancs lors du meeting.

A la fin de la rencontre je l’ai approché pour savoir le sens de son geste. Il m’a dit : “C’est juste ma contribution dans votre lutte que je trouve noble”. Je lui ai demandé ce qu’il fait dans la vie. Tenez-vous bien, je vais vous surprendre. Ce monsieur m’a dit qu’il est procureur.

Donc des procureurs sont avec vous dans ce combat contre la corruption ?

Ah oui, ils sont très nombreux même ! Sincèrement, malgré tout ce qu’on dit aux magistrats maliens, il y a des très bons magistrats dans cette pourriture. Et je rends hommage à ces magistrats, qui nous accompagnent et d’ailleurs qui nous informent souvent. Des citoyens lambda nous informent aussi. C’est surtout ça  notre force. Ce sont des citoyens qui se lèvent pour tout bonnement dire, moi je connais mon voisin, il est en train de faire ceci ou cela.

Donc des dénonciations anonymes ?

Evidemment, j’allais en venir car c’est à travers ces dénonciations anonymes que Bakary Togola se trouve aujourd’hui en prison.

Justement, dans une intervention sur un organe de média de la place, vous avez soutenu que votre plateforme a joué un grand rôle dans l’arrestation de Bakary Togola. Comment ?

Si on veut être trop prétentieux, je peux dire haut et fort que c’est la plateforme qui a mis Bakary Togola en prison. Parce que l’informateur anonyme dont le Procureur Kassogué a fait allusion vient de notre plateforme. Parce que lorsqu’il a été victime, il a pris attache avec moi et voilà la suite. Il faut reconnaitre que c’est  un jeune très courageux et à qui on doit rendre hommage, le mérite de l’arrestation de Bakary Togola lui revient.

Donc lorsqu’il est venu vers moi, je l’ai envoyé chez le Procureur. Je l’ai aussi mis en contact avec les médias dont le directeur du journal Mali Tribune, Alexis Kalambry. Parce qu’Alexis est un doyen très respecté dans ce domaine.  Donc, c’est moi qui l’ai orienté vers toutes ces pistes.

Comme vous êtes au parfum du dossier Bakary Togola, est-ce qu’en plus de la dénonciation, l’informateur anonyme a apporté les preuves matérielles ?

Tous les éléments dont dispose le Procureur dans l’affaire Bakary Togola viennent de la Plateforme. Je vous rappelle que bien avant le dénonciateur anonyme, nous aussi, au niveau de la Plateforme, nous avons été saisis du détournement des fonds des cotonculteurs, à  travers une association de Kita qui nous a dit que la Cmdt donne entre 2,5 et 3 milliards Fcfa. Il nous a dit aussi que pour avoir ce fonds, il faut avoir un compte, faire des conseils d’administration…

C’est comme ça que je me suis intéressé au cas Bakary Togola. Et Dieu faisant bien les choses, Bakary Togola était deuxième sur la fameuse  liste des personnalités les plus corrompues du Mali qu’on s’apprêtait à publier un moment. Donc pour être précis,  cela fait environ 6 mois que nous travaillons sur le cas Bakary Togola, plus précisément depuis le mois de décembre 2018, avant qu’on ne crée même la plateforme. Donc c’est à partir du 16 février 2019 que nous avons eu des pièces à conviction contre Bakary Togola à travers l’informateur anonyme. Depuis cette époque,  l’informateur anonyme a saisi le Procureur Diawara. Il nous a dit qu’il a reçu les dossiers qu’il est là-dessus. Mais il m’a demandé de garder le silence, de ne pas faire trop de bruit autour de cette affaire. Nous l’avons attendu, et entre temps, il y a eu le changement de Procureur. C’est comme ça que j’ai dit à l’informateur anonyme de prendre attache aussi avec le nouveau pour le dénoncer à nouveau.

A partir de ce moment, il fallait appuyer cette dénonciation. Je ne sais pas si vous vous rappelez, au mois de juin, j’ai été le premier à  dénoncer publiquement Bakary Togola  sur le plateau d’Africable Télévision en disant qu’il a détourné 20 milliards des cotonculteurs et qu’il doit répondre  de ces actes devant la justice. Ce jour-là, j’ai dénoncé aussi l’attitude de la Cmdt qui devrait exiger le PV du Conseil d’administration, les relevés de compte, avant de débloquer les sous.

A partir de ce moment, dans toutes mes interventions je ne cessais de le dénoncer. Mais aujourd’hui, j’entends des gens dire que la plateforme est en train de faire de la récupération politique autour de cette affaire.

Je dis non, il n’y a aucune récupération dans cette histoire, a fortiori politique. Mais il faut reconnaitre que les journalistes ont joué un grand rôle dans cette affaire Bakary Togola beaucoup plus que Kassogué, beaucoup plus que le dénonciateur anonyme ou Clément Dembélé.

Quand est-ce que vous allez vous attaquer aux gros morceaux ? A savoir les ministres en fonction, des anciens ministres et des directeurs nationaux. Après Bakary Togola à qui le tour ?

Le tour, c’est le président du Conseil régional de Kayes qui est maintenant dans nos viseurs et je dois faire un voyage dans la capitale des rails cette semaine. Nous avons des éléments très sérieux sur le président du Conseil régional de Kayes. Je suis convaincu que, tout comme Bakary Togola, lui aussi ne s’en sortira pas. Nous avons toutes les preuves contre le président du Conseil régional de Kayes qui a détourné 20 milliards Fcfa.

Moins d’une dizaine de jours, nous allons déposer une plainte contre lui et il va tomber aussi. Après le président du Conseil régional de Kayes, on va s’attaquer à la gestion de Edm-sa. Vous savez, si j’annonce quelques choses, rassurez vous, c’est que j’ai déjà fini avec. Nous avons recoupé tous les éléments concernant Edm-sa et le Conseil régional de Kayes. Par exemple, en 2016, 18 millions d’Euro ont été versés sur le compte Bms du Conseil régional de Kayes destinés à une ONG pour ses activités dans le cadre d’un projet conjoint. Ces fonds ont disparu et le responsable de cette Ong a tout fait, mais sans entrer en possession de leurs fonds. Donc il y a beaucoup de cas similaires.

Pour le cas de Edm-sa, c’est un ancien directeur général ou l’actuel qui est ciblé ou un cadre de ce service ?

Non, je m’attaque plutôt à la gestion de l’Edm-sa durant ces dix dernières années. Nous avons aussi enquêté sur ce que l’Edm-sa a aussi volé auprès des contribuables maliens. Le dossier de Edm-sa est le résultat de deux ans d’enquête. Nous allons apporter des preuves qui prouvent comment à l’intérieur de ce service les carburants destinés aux centrales thermiques étaient  volées. Comment certains agents faisaient pour faire entrer 100 citernes, tandis qu’en réalité 50 sont vides. Ce sont ces pratiques qui expliquent ces nombreux délestages à Bamako.

Nous allons aussi dévoiler le nombre de milliards volés par an dans ce service. En tout cas,  je vais tout dévoiler et tous ceux qui ont eu à gérer ce service durant les 10 dernières années iront en prison. Il ne s’agit pas seulement des directeurs, mêmes des comptables et des opérateurs économiques sont concernés. Sur notre le dossier de Edm-sa, nous sommes actuellement à 42 personnes qui sont concernées pour des faits de faux et usage de faux, abus de confiance, détournement de fonds.

Vous avez combien de dossiers par rapport à ces histoires de corruption ?

Nous avons aujourd’hui  18 dossiers de corruption qui seront tous purgées d’ici 2020. Nous allons surtout exploiter le rapport du Vérificateur général élément par élément.

 Combattre la corruption, c’est comme lutter contre le trafic de drogue, c’est risqué. N’avez-vous pas peur pour votre sécurité, votre vie ?

Vous savez, lutter contre la corruption ou pas, je vais un jour mourir. Pour moi, le plus important dans la vie d’un homme, c’est de marquer son temps, poser des actes. En tout cas, avoir peur de la mort, c’est le dernier de mes soucis. Ce qui m’inquiète aujourd’hui, c’est l’aboutissement de cette lutte qui va au-delà de ma personne ou de la plateforme. C’est pourquoi j’invite la jeunesse malienne à s’engager dans ce combat. En ce qui me concerne, certains pourront me divertir, m’insulter ou me traiter de tout, mais j’irai jusqu’au bout car c’est le combat de ma vie et le seul objectif que je me suis fixé.

  1. le président, si je ne pose pas cette question, les lecteurs vont m’en vouloir. Il s’agit de la non publication de la liste des personnes les plus corrompues au Mali ?

Bon, il faut reconnaitre que si on avait publié cette liste, ça allait permettre à ceux qui sont concernés d’intenter un procès en diffamation et de deux de se préparer matériellement pour leur défense. C’est pareil pour Bakary Togola.

S’il savait qu’il était deuxième sur cette liste, on allait avoir toutes les peines du monde à l’arrêter. Vous avez vu le cas de Nouhoum Tapily, on devait d’abord déposer la plainte et passer aux dénonciations. Mais nous avons fait l’inverse et cela a joué sur l’objectif recherché. Cette affaire Nouhoum Tapily nous a servi de leçon. C’était une méthode populaire, mais pas populiste qui n’a pas beaucoup d’effets.

Quel poste au sein de la plateforme occupe le président du Cnpm, Mamadou Sinsi Coulibaly ?

Mamadou Coulibaly n’occupe aucun poste au sein de cette plateforme. C’est mon ami, ça s’arrête juste là. Mais il faut reconnaitre qu’il est membre de la plateforme. Il a pris sa carte et j’interviens souvent au Patronat en tant que consultant. Mamadou Sinsi est un ami de Clément, mais parfois les gens prennent souvent les sorties du patron du Cnpm et les mettent au compte de la plateforme.

Je précise et je répète, l’idée de la plateforme ne vient pas de  Mamadou Sinsi Coulibaly, mais de moi. Toutes les réunions se tenaient à ma résidence, sauf que dans le cadre du partenariat avec le Cnpm, nous avons fait quelques conférences au Patronat et le Patronat n’appartient pas aussi à Coulou non plus. Et maintenant, nous avons pris un bureau près de la Place Can. Nous sommes non loin de l’Oclei et de la Haute cour de justice pour avoir un œil, un regard sur leurs activités.

Mais vous battez le pavé ces derniers temps contre la corruption. Ces manifestations, vont-elles se poursuivre ?

Evidemment, nous allons continuer à battre le pavé contre la corruption et pour soutenir l’armée malienne victime de cette corruption. Nous avons aussi un réseau d’avocats qui nous soutient bénévolement dans ce combat. Nos avocats ont constitué le dossier dans l’affaire des avions cloués au sol. Ceux qui ont dit que les avions sont techniquement bons, ceux qui ont passé les commandes, les sociétés qui ont été créées de gauche à droite, nous avons tous les éléments et nous allons porter plainte cette semaine auprès du Procureur anticorruption avec ampliation au Procureur général de la République, au ministre de la Justice, pour que la loi soit dite.

Cette plainte sera constituée avec les noms de ceux qui étaient ministre de la Défense à l’époque, chef d’Etat-major général des armées…En plus de l’affaire des avions, nous sommes en train de mener des enquêtes aussi sur les biens immobiliers des fonctionnaires dans les quartiers ACI, à savoir Hamdallaye, Sotuba, Golf, Baco Djicoroni. Il s’agit des fonctionnaires dont les revenus ne peuvent pas justifier une telle réalisation dans les quartiers ACI. Nous allons déposer les noms à l’Oclei et auprès du  Procureur anticorruption. Nous avons fait des enquêtes et souvent nous avons trouvé que ces immeubles et maisons sont faites souvent aux noms des enfants ou des femmes de ces fonctionnaires, mais nous allons les démasquer tous.  Cela, en demandant au Procureur de mener des investigations.

Votre mot de la fin ?

Que les Maliens n’aient plus peur. Pendant 59 ans, nous avons été gérés de façon obscurantiste, avec des mensonges, de la gabegie. Or la promesse qu’on nous a faite, c’est que la démocratie c’est le multipartisme, la transparence. C’est vrai que la première promesse a été tenue, mais c’est la seconde promesse qui n’a pas été tenue et le peuple malien va réaliser lui-même cette seconde promesse, à la place des hommes politiques, des dirigeants, parce que s’ils  ne peuvent pas bien nous gérer,  nous allons bien nous gérer, nous-mêmes.

   Réalisé par Kassoum THERA

 

Source: Aujourd’hui Mali