Dans une interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, Amadou Maiga, chargé de communication du ministère de l’Artisanat et du  tourisme et président de la sous-commission communication, sponsoring et animation de la commission d’organisation  du Salon international de l’artisanat et du tourisme du Mali (Siama) revient sur les préparatifs de ce Salon, dévoile les attentes du Département par rapport à cette initiative et révèle les différentes distinctions qui seront décernées à l’issue de ce premier Siama. Lisez plutôt.

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 Aujourd’hui Mali : A 24 heures de l’ouverture du Salon international de l’artisanat et du tourisme du Mali (Siama), où en sont les préparatifs ?

Amadou Maïga : A notre niveau, toutes les dispositions sont prises pour que ce salon puisse se passer dans les meilleures conditions. Pour ce faire, les stands sont bien installés sur le site de l’exposition au Parc des expositions de Bamako, sur la route de l’aéroport. Aujourd’hui, nous sommes très heureux de constater un réel engouement autour de ce salon. Cela peut s’expliquer par le fait que c’est une première initiative et en plus de cela, ce sont nos artisans maliens qui alimentent les autres foires. Un autre motif d’espoir, c’est la participation des artisans de la sous-région qui vont faire massivement le déplacement. A cet effet, ils vont venir du Burkina Faso, de la Guinée, du Ghana, du Sénégal…sans oublier que c’est le Maroc qui sera l’invité d’honneur.

 En tant qu’invité d’honneur, quelle sera la touche particulière du Maroc pour ce Siama ?

La participation marocaine sera de taille, parce que les Marocains ont pris un stand de 500 m2. Ils   sont en train de construire leur village sur le site d’exposition. Juste vous dire que l’invité d’honneur va pleinement jouer sa partition pour la réussite de cette première édition.

 Quelles sont vos attentes en organisant ce Siama ?

Nos attentes ne sont rien d’autre que de mettre les artisans dans leurs droits. Parce que nous savons qu’il ya une foire pour les commerçants à savoir le Febak, il y a le Siagri pour les agriculteurs, il y a les journées minières et pétrolifères pour les miniers et les pétroliers. Seuls les artisans n’avaient pas de tribune pour exposer leur savoir-faire. En initiant ce salon, le ministre de l’Artisanat et du tourisme, Nina Walett Intalou, ne fait que rendre justice aux artisans car c’est aussi l’occasion non seulement de démontrer leur savoir-faire, mais aussi d’accueillir les autres au Mali. Il faut surtout préciser que ce salon est organisé en partenariat avec l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam). A partir de cette première édition, ce sont les artisans, eux-mêmes, qui vont organiser désormais le Siama.

A vous entendre parler, on peut-en déduire que le Siama sera institutionnalisé ?

Bien sûr ! Il sera organisé chaque deux ans. En tout cas, nous pensons que l’objectif de Mme la Ministre est atteint car elle voulait juste une tribune pour les artisans. Ce qui est de nos jours une réalité. Pour cette première édition, ce salon est placé sous le signe de la cohésion sociale et l’éveil du développement durable.

 A la date d’aujourd’hui, peut-on savoir le nombre d’artisans qui vont participer à cette première édition ?

Au départ, nous avions tablé sur 2 000 artisans. Aujourd’hui, nous pouvons dire, vu la mobilisation des acteurs du secteur, que cet objectif sera à notre portée. Je dis et je ne cesse de le répéter, que depuis 1960 jusqu’aujourd’hui, il n’y avait pas un espace similaire pour nos artisans. Les artisans sont tellement contents de ce Siama qu’ils le disent eux-mêmes à tout bout de champ. La ministre Nina, depuis sa prise de fonction, a instruit de valoriser nos artisans parce qu’ils sont talentueux, ils ont des initiatives, ils ont un savoir-faire envié partout à travers le monde. Ce que beaucoup de compatriotes ignorent, c’est que nos artisans ont une place une importante dans le développement de notre pays. L’artisanat occupe 62% de l’économie malienne. C’est aussi un facteur de cohésion sociale, un véritable levier du développement. Aussi la main-d’œuvre est beaucoup employée dans l’artisanat. Il faut aussi souligner qu’en marge de cette première édition, beaucoup de prix seront décernés. Le premier prix, qui distingue le meilleur stand pays, est le prix du président la République Ibrahim Boubacar Kéïta ; le meilleur stand région sera décerné par le ministère de la Décentralisation. Le prix de la meilleure femme artisane sera attribué par le ministère de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille.  Le prix du meilleur jeune artisan sera donné par le ministère de la Jeunesse et de la construction citoyenne, le prix de la créativité sera décerné par le ministère de l’Artisanat et du tourisme…C’est pour toutes ces raisons, également, qu’on peut comprendre l’engouement des artisans.

 Quel est le montant de ces prix ?

Les montants de ces prix sont gardés secrets. C’est au moment des remises par les différentes personnalités et les départements qu’ils seront dévoilés. Et il est bon de rappeler que c’est le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui va présider la cérémonie d’ouverture de cette foire qui rentre dans le cadre du Programme d’urgence présidentiel.

 Lors du lancement du Siama dans un hôtel de la place, la ministre Nina Wallet Intallou avait promis d’aider les artisans qui vont participer à ce Siama . Est-ce que cet engament a été concrétisé ?

Bien évidemment, elle a fait plus ce qu’elle avait promis. Elle a appuyé les artisans des six communes du district de Bamako et de toutes les régions du Mali. Elle a donné un appui financier en termes de transport. Ce n’est pas tout, elle a appuyé même l’Assemblée permanente des chambres des métiers du Mali (Apcmm).

 Avez-vous un appel à lancer au monde des artisans et aux visiteurs ?

Bien sûr ! Je voudrais dire que ce premier salon appartient aux artisans et au public malien. Et que nos compatriotes sortent massivement pour admirer le savoir-faire des artisans maliens. Nos artisans savent faire des tenues militaires, des meubles de bureau, pour ne citer que ceux-ci. Nous ferons de cette première édition une belle fête car en plus des expositions, il y aura des animations avec des nuits de l’artisanat, des défilés de mode…

Kassoum THERA

Source: Aujourd’hui-Mali