A quelques encablures de l’organisation de la phase nationale du Dialogue national inclusif, le président du Comité national d’organisation, Cheick Sidi Diarra  donne des éclairages sur la tenue et les conclusions qui seront issues du processus. 

 

Le Pays : Le Dialogue est-il  juste un moyen pour aboutir à la révision constitutionnelle et à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ?

Cheick Sidi Diarra : Je veux rassurer ceux qui ont ce préjugé. Nous avons demandé aux Maliens de parler de leurs préoccupations. Ils ont parlé des préoccupations existentielles qui sont la Sécurité, I ‘Économie, l’Ecole, la Justice, le foncier, l’Accès aux lieux de pâturage, comment faire l’équilibre entre l’agriculture et l’élevage…

Ils ont parlé de ces problèmes. Je pense qu’il ne faut pas ramener le Dialogue national inclusif à la seule question de la révision constitutionnelle. Ce serait très réducteur pour l’effort que les populations sont en train de déployer pour donner leurs avis sur la question. L’approche est holistique, elle est complète : il y a des questions institutionnelles, questions de paix et de sécurité, mais il y a aussi des questions sociales, financières et surtout des questions de jeunesse. Je ne pense pas que le Dialogue va se résumer à la révision constitutionnelle. Elle, la révision de la constitution n’est qu’un point à discuter, mais pas le point central. Je pense qu’il y a d’autres questions institutionnelles, politiques, électorales qui sont autant importantes.

L.P : Les Débats auront des limites ? Il y a des questions taboues ?

CSD : Non. Il n’y a pas de question taboue. Toutes les questions seront sur la table. Nous allons évoluer suivant la formule du consensus et s’il y a un consensus sur une question, on évolue. Et s’il n’y a pas de consensus, on la reconsidère autrement. Il n’y a pas de résultat qui soit déjà prédéfini. L’idée va prospérer au cours du débat, c’est ce qui sera retenu comme conclusion du dialogue.

L.P : Comment seront les résolutions du Dialogue ?

CSD : Je peux dire que les résolutions du Dialogue national inclusif seront exécutées, mais je ne dirais pas qu’elles seront exécutoires. Ce qui me fait dire que les résolutions seront exécutées est le fait  que le pouvoir a pris lui-même l’initiative de venir vers les autres et demander leur implication dans la recherche de solution.

S’il avait l’intention de ne pas appliquer les résolutions, il se serait simplement abstenu d’aller voir  les autres. Je pense qu’au point où on en est, la solution aux problèmes du Mali n’appartient pas qu’à un parti, à un pouvoir ou à un groupe. C’est vraiment une question pour toute la nation. Faisons-nous le maximum de confiance en espérant que les pouvoirs politiques vont exécuter les résolutions du Dialogue. Moi, je suis optimiste.

Je lance un appel à tous nos compatriotes pour une participation effective au Dialogue national inclusif.

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