Considéré comme un trouble psychologique le déni de grossesse reste mal compris des spécialistes. Docteur Sogoba Seydou gynécologue obstétricien à l’hôpital de Tombouctou nous éclaire.

 

 Mali Tribune : Qu’est-ce que le déni de grossesse, pourquoi le déni de grossesse ?

Dr. Sogoba Seydou : Le déni de grossesse reste une pathologie souvent taboue alors qu’il concerne près d’une grossesse sur 100. Elle est se définit comme le fait d’être enceinte depuis au moins 3 mois sans avoir conscience de l’être. C’est aussi un changement de comportement de façon un peu négative que présentent certaines femmes enceintes par méconnaissance de leur grossesse. Le déni de grossesse n’est pas une maladie mais un état de mal être.

Elle peut concerner toutes les femmes, jeunes, moins jeunes, issues d’un milieu social aisé ou défavorisé. Par ailleurs, nous avons deux cas de déni de grossesse : le déni partiel et le total. Dans le premier cas, le plus souvent, la grossesse est découverte par hasard au cours d’un examen de routine. En cas de déni de grossesse total on s’aperçoit de la présence du bébé au moment de l’accouchement c’est-à-dire que la femme est admise aux urgences pour douleurs abdominales.

Mali Tribune : Comment se rendre compte qu’on fait un déni de grossesse ?

Dr. S. S. : On dit souvent que dans un déni de grossesse le fœtus se fait discret c’est-à-dire au lieu de se développer en arrondissant le ventre de la femme, il va grandir en hauteur sans se faire remarquer. Lorsque la grossesse est venue aussi de façon indésirée ou imprévue et que la femme par ces caractères de façon inconsciente n’arrive pas à accepter son état et refuse de comprendre qu’elle est enceinte. Ce sont aussi des personnes en intense souffrance psychique et isolées psychiquement à un moment donné.

Mali Tribune : A partir de quel moment parle-t-on de déni de grossesse ? Et quelles sont les conséquences ?

Dr. S. S. : Il commence à partir de la fin du premier trimestre de la grossesse soit à 14 semaines d’aménorrhée. Certaines femmes s’aperçoivent de leur grossesse au cours des 2è ou 3è trimestres, tandis que d’autres ne se rendent compte de rien jusqu’à l’accouchement. Il y a comme conséquence une augmentation du risque de prématurité, une augmentation du risque de mortalité fœtale lié aux fausses couches ou des décès in utéro.

Mali Tribune : Est-ce qu’il y a un traitement, si oui comment procéder ?

Dr. S. S.  : Pour le traitement, c’est d’accepter la grossesse et accepter de faire son suivi de grossesse par un personnel de santé qualifié. Une prise en charge médicale et psychologique des femmes concernées est nécessaire pour l’avenir de la femme et de son enfant.

Propos recueillis par

Sira Diarra

 Mali Tribune