Aujourd’hui-Mali : Un an déjà, après coup d’Etat contre Bah Ndaw appelé “Rectification”, quel bilan en faites-vous ?

Hamidou Sampy
Hamidou Sampy : Rectification, je dirai oui parce que cette deuxième phase de la Transition a permis un regain de souveraineté. Le Mali a forgé son respect sur l’international et cela a permis de lustrer un peu notre image et notre réputation à l’étranger. Les Maliens ont commencé à avoir beaucoup de respect et d’admiration par le peuple africain, et surtout les panafricanistes qui nous prennent aujourd’hui comme référence. C’est une très bonne chose et cela a renvoyé au Mali des années 1960, 1961 et 1960 où notre pays constituait vraiment une référence sur la scène internationale. Il y a également la capacité de résilience qu’ils ont suscitée chez les Maliens. En somme, ils ont plus suscité en regain de patriotisme qui fait que les Maliens ont accepté de subir l’embargo, rien que pour sauver leur dignité et leur souveraineté. Là, c’est quelque chose de positif.

Si vous avez un conseil ou une proposition à faire. Que diriez-vous ?

Si j’ai un conseil à donner, c’est beaucoup plus de compromis. Aujourd’hui, nous avons repris le lustre d’antan, nous sommes devenus un peuple respecté, un peuple adulé par toute l’Afrique et cela a même permis de créer un regain d’africanité sur beaucoup de gens. Oui, il est important que nous puissions également nous mettre à la tâche. Il faut travailler et travailler encore plus parce que c’est comme quelqu’un qui réveille un lion qui dormait. Tu le blesses, il va falloir que tu tiennes bien ton fusil et te préparer à le terrasser.

Sinon, comme j’ai dit dans mon édito de l’autre jour, nous n’avons pas besoin de faire le dessin pour la suite parce qu’on ne fera plus de cadeau. C’est-à-dire que ceux qui sont en face ne nous feront pas de cadeau. Leurs complices ne nous feront pas de cadeau et tout sera fait pour nous utiliser comme ils veulent. Alors, faisons tout pour ne pas être utilisés comme leçon pour les autres qui veulent se comporter comme nous. Nous avons montré le chemin, alors battons-nous et travaillons pour relever la tête.

Aujourd’hui, le Rwanda à du nom, mais il a eu le nom en travaillant ce nom, en s’attelant aux choses les plus sérieuses. Il faut qu’on avance et qu’on puisse mettre en priorité les axes prioritaires du développement du pays, et surtout en mettant des techniciens qui peuvent bien faire le travail pour que nous puissions nous en sortir. Si nous voulions devenir comme le Rwanda ou le dépasser parce que les Rwandais n’ont rien comme ressource, si nous voulons devenir comme ce pays, il faut beaucoup de sacrifices et je suis sûr que les Maliens sont prêts à faire autant de sacrifices pour le développement du pays. Mettons-les Maliens au travail et nos dirigeants avec. Je pense que c’est avec cette clé que nous pouvons aller très loin, sinon, qu’une Transition soit longue ou courte, je pense que c’est des Maliens qui seront là. Peu importe, il est important seulement que nous travaillions. Si nous travaillons, c’est la chaîne parce que ceux qui sont là aujourd’hui, au moment de partir, remettront à d’autres Maliens qui seront aptes à diriger et ils vont continuer le combat.

Maintenant, il ne faut pas que cela soit un pas en avant et deux pas en arrière. J’avoue que cela ne nous nous amènera nulle part. Il est important d’avancer et de progresser sérieusement. Le Mali est un pays d’espoir et d’avenir, si l’Afrique doit se réveiller et se développer, je pense que cela passera par le hub naturel que constitue le Mali. Les hommes sont braves, intelligents, entreprenants et ils vont donner la clé du développement de l’Afrique.

Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA

Source: Aujourd`hui