L’acte de naissance est l’un des documents les plus importants, sinon le plus important, dans la vie d’une personne. Au Mali, selon les statistiques, plus de deux millions de personnes n’ont pas d’acte de naissance. C’est pourquoi l’Union européenne, à travers le Fonds fiduciaire d’urgence, appuie le renforcement de l’état civil avec le projet Civipol. Ainsi des organisations sont accompagnées pour établir l’acte de naissance à travers le Mali. L’Association “Anbe Kunko”, présidée par Moiné Dicko, a la charge de la Commune VI du district de Bamako où elle prévoit d’établir l’acte de naissance de plus de 3 000 personnes.

 

Mali Tribune : Parlez-nous du projet Civipol de l’Union européenne que votre association pilote en Commune VI du district de Bamako ?
Moiné Dicko : Le projet concerne l’acte de naissance et le recensement des populations sur le Ravec. C’est une initiative de l’Union européenne en vue d’aider l’ensemble de la population à jouir de ce droit civique. Nous avons commencé en Commune VI où plus de 3 000 personnes ont été recensées à travers le porte-à-porte. Ensuite, nous avons procédé à des vérifications au niveau du Ravec pour identifier et établir des actes de naissance aux personnes qui en étaient dépourvues. Du 2 au 6 décembre dernier, une campagne de Ravec a été organisée à la mairie de Yirimadjo et celle de Sénou. Juste après cela, précisément le 12 décembre, a lieu l’audience foraine, une première au Mali et même dans le monde. Cette audience s’est ténue à la mairie de Yirimadjo. Ainsi, dans la Commune VI, relevant de notre association, nous avons coordonné ces travaux. En cinq jours seulement, près de 230 personnes ont été recensées et enregistrées dans la base de données du Ravec. Et nous allons continuer avec le processus.

Mali Tribune : Comment votre association a eu ce projet ?
M. D. : Bien avant cette initiative, notre association était engagée pour faciliter l’accès à l’acte de naissance aux plus démunies. Nous avons déjà contribué à l’établissement de plus de 2000 actes de naissance à travers Bamako. Seulement avant, le Ravec n’était pas dans notre démarche. Maintenant, c’est le cas. Notre souhait est de permettre à tout un chacun de jouir pleinement de ses droits civiques. Nous sollicitons l’accompagnement de tout le monde notamment la population pour la bonne réussite de ce projet.

Mali Tribune : Quelles sont les difficultés rencontrées ?
M. D. : Au début, il y avait quelques difficultés à cause de certaines incompréhensions. Mais maintenant, les acteurs de la société civile et les autorités locales ont compris le sens de notre initiative. Ils nous aident même à mieux sensibiliser la population. Nous savons que le Mali est un grand pays où beaucoup de citoyens n’ont pas encore accès à l’acte de naissance. Notre combat et unique volonté est de tout faire pour que chaque enfant et chaque Malien aient son acte de naissance. Cela ouvre la voie à tous les documents administratifs du pays. Nous demandons aux parents et à la population de nous soutenir.
Propos recueillis par
S.I.K.

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