Au Mali, l’opération Haw Bi, le nom de code des premières manœuvres conjointes de la nouvelle force du G5 Sahel, se poursuit dans une zone carrefour où évoluent plusieurs groupes terroristes. Des groupes qui n’ont pas les mêmes objectifs, mais qui communiquent de plus en plus entre eux et font planer une nouvelle menace sur la région.

iyad ag ghali djihadiste leader terroriste islamiste ansar dine

En mars 2017, le chef terroriste malien Iyad Ag Ghaly a réussi le tour de force d’unir au sein d’une même coalition l’ensemble des katibas actives au Mali. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (RVIM) a depuis revendiqué près de 60 attaques sur tout le territoire et affirme détenir l’ensemble des otages occidentaux.

De l’autre côté, l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) est de plus en plus active ces derniers mois.

La zone des trois frontières où a lieu l’opération Haw Bi n’a pas été choisie au hasard. C’est précisément la région où ces groupes sont amenés à se croiser. « Pour l’instant, ce que l’on voit nous, c’est que l’on commence à voir apparaître des indices de coordination entre ces différents groupes, qui est clairement une menace pour les forces partenaires et nous-mêmes, explique le lieutenant-colonel Marc Antoine des forces françaises Barkhane. On a quelques indices, poursuit-il, que ce soit en termes de bascule d’approvisionnement par des voies de communication, d’échanges de combattants parfois ou d’échanges de spécialités. »

Le RVIM et l’EIGS, s’ils ne partagent pas les mêmes objectifs, sont dans une logique d’expansion, ils recrutent largement et progressent dans leur mode d’action. On voit de plus en plus d’attaques coordonnées, par exemple à Bourem, il y a quelques jours où deux check-point de militaires maliens ont été attaqués à l’entrée et à la sortie de la ville simultanément. Une professionnalisation du terrorisme qui laisse entrevoir l’arrivée de combattants bien plus expérimentés.

RFI