La République du Mali est à la croisée des chemins. Depuis qu’elle a décidé de lutter pour sa souveraineté en coupant le” lien ombilical” avec le colonisateur qui est la France, le Mali est frappé de lourdes sanctions pour s’être engagé dans une bataille de libération contre son colonisation.

Ces sanctions seraient jugées logiques si elles émanaient entièrement de la France parce que c’est elle qui est fouettée dans son orgueil. Malheureusement, c’est plutôt la Communauté Économiques des États de L’Afrique de l’Afrique (CEDEAO) qui les lui impose. Étonnant tout de même de voir qu’une organisation sous-régionale africaine dont la mission est de protéger les États membres dont fait partie le Mali, qui est à l’origine des différentes sanctions contre cet État.

En effet, entre autres raisons évoquées, on peut citer: la prise du pouvoir au Mali par une junte militaire, le prolongement de la durée de son mandat à 5 ans au lieu des six mois précédemment annoncés, la signature des accords de défense avec la Russie, etc. Cette position de la junte a fait lever le bouclier sur le Mali.

Dans cette posture contre la République du Mali, elle a le soutien de son peuple qui est uni derrière son président actuel Ami Goïta. La population malienne et d’autres peuples africains manifestent leur soutien au Mali. Une situation qui rappelle bien le cas de la Côte d’Ivoire des années 2000. Frappée elle aussi par une rébellion en 2002 qui avait coupé le pays en deux, la Côte d’Ivoire a vécu des moments difficiles. Il y a eu des sanctions, des embargos sur des produits importants comme les médicaments, des menaces de gels des avoirs, la pression sur Laurent Gbagbo, Président de la République d’alors à démissionner.

Les mêmes organisations sous-régionales avaient pris fin et cause pour la France qui sentait ses intérêts menacés, sans oublier la rébellion qu’elles couvraient. A la vérité, nos organisations sous-régionales qui ont toujours montré leurs limites et leur impuissance dans l’anticipation des conflits sous-régionaux déçoivent la population africaine. Elles sont promptes à agir après les dégâts.

Aujourd’hui, le peuple africain connait le vrai visage de la CEDEAO, l’UA et toutes les autres organisations jugées comme de simples bras séculiers du colonisateur. Quand tu ne fait pas l’affaire du colonisateur, tu es sa cible. Et c’est par ces organisations que le colonisateur agit avant d’entrer lui-même en action comme cela a été le cas de la Côte d’Ivoire qui a longtemps résisté dans son combat, pendant la crise de 2002 à 2011 avant de voir son régime d’alors tomber sous les bombardements ciblés de la France. Le régime Gbagbo avait le soutien de sa population, de sa jeunesse surtout, quelques pays amis l’aidaient. Mais tout ceci n’a pas empêché ” les forces du mal” à frapper le régime.

A la seule différence de la Côte d’Ivoire, le président Goïta a vite compris qu’il fallait mettre son pays en sécurité en se confiant à la Russie de Vladimir Poutine. Et ce, contrairement à Laurent Gbagbo qui était dans l’hésitation entre rompre avec le colonisateur français et signer des accords avec la Russie.

Espérons que le Mali tiendra longtemps et servira d’exemple à d’autres pays africains. Le peuple malien devra savoir que la résistance a forcément un prix.

Pendant ce temps, les ” ennemis ” du Mali se frottent les mains et encouragent la CEDEAO à durcir encore le ton pour asphyxier le pays.

Par Jose_Teti ( via Opera News )