Les travaux de groupe, à la deuxième journée de la concertation nationale pour la transition, vendredi, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), ont porté sur la charte de la transition.

Les participants repartis en cinq groupes de travail ont fait des propositions sur les déférents points du projet de Charte soumis à leur appréciation.

Le premier titre du document, qui compte 33 articles, porte sur les valeurs, principes et missions de la transition. Et les organes de transition en deuxième et dernier titres.

Devant le groupe III, le Comité d’experts a précisé que la Charte ne supplante pas la Constitution, du moment que la Loi fondamentale n’est pas suspendue. D’après ces experts, elle accompagne la Constitution en vigueur au Mali.

Point par point, les participants ont fait part de leurs préoccupations tout au long de la journée. Mahamadou Diamoutani, membre du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), a voulu la mention des religieux dans le préambule de la Charte. Dans le même préambule, il est mentionné « considérant le lourd tribut payé par des filles et les fils du Mali pour aboutir au changement survenu le 18 août 2020 ». Plusieurs intervenants ont remis cela en cause en proposant d’écrire : « les jeunes du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) ».

Parlant des missions, il n’est indiqué nulle part de restaurer la justice. Cet état de fait n’est pas passé inaperçu. Selon un intervenant, Cheick Oumar Ballo, « en plus de sauvegarder l’unité nationale, la démocratie, la paix et la cohésion sociale, la justice doit être au centre du Mali du renouveau ». Mme Haidara Aichata Cissé, ancienne députée, a estimé qu’il est nécessaire d’ajouter l’organisation générale des élections aux missions de la Transition.

Le chapitre du président de la Transition a fait l’objet de discussions. Dans le document présenté à la concertation, il est dit que le président de la Yransition est choisi par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Un point d’achoppement. Pour Issiaka Kobori de la confédération syndicale des travailleurs (CST), le CNSP doit désigner le président, en concertation avec le M5-RFP.

Les membres du groupe n’ont pu se mettre d’accord sur le choix du président de la transition. Quand certains ont proposé un civil, d’autres optaient pour un militaire. Fousseyni Sanogo, coordinateur général de la jeunesse M5-RFP a plaidé pour un président et Premier ministre civils. Nouhoum Togo, Conseiller et porte parole du Chef de file de l’opposition politique malienne , Soumaila Cissé, a abondé dans le même sens. Selon lui, il faut un civil ou un militaire à la retraite ayant la capacité « de galvaniser » les Forces armées maliennes (FAMa) dans la lutte contre le terrorisme et la confiance des partenaires. Tel n’est pas l’avis de Mme Bagayoko Mariam Coulibaly, présidente de la Coordination des associations et organisation féminines (CAFO) de Kati. Pour elle, seul un militaire à la tête de la transition pourra mettre fin à la mort, tous les jours, de militaires dont un grand nombre vient de Kati. Plusieurs intervenants ont souhaité un militaire à la vice-présidence de la Transition.

A propos du Conseil national de transition, organe législatif, au lieu de 51 membres prévus par le projet de charte, les participants ont proposé 100 membres.

OD/MD (AMAP)