Auteur-compositeur, interprète, chanteuse de reggae, Sista Mam est la première femme à faire le reggae au Mali. Elle nous a accordé une interview dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme.

 Le Tjikan : Que représente la célébration du 08 mars  pour vous ?

Le 08 mars est une date importante pour les femmes. C’est une date qui commémore la lutte des femmes. C’est pour rendre hommage à la femme, la femme étant le pilier même du monde.

Que vous inspire le thème de cette année : « la femme médiatrice pour la reconstruction de la cohésion sociale dans les pays du G5 Sahel » ?

C’est un bon thème mais je pense que c’est un thème politique mais stratégique dans notre société. On peut dire que c’est la femme qui sait rallier les hommes aux causes nobles, la femme peut être cette actrice de cohésion sociale à travers la famille, dans les grandes organisations et dans les grands mouvements des femmes. Il est temps que la femme vienne au-devant de la scène pour essayer de trouver des solutions à tous les problèmes, aux conflits culturels, politiques à tous ces problèmes que notre pays traverseaujourd’hui.Elle peut jouer un rôle important dans la cohésion sociale que nous recherchons tous.

En tant qu’artiste musicienne, quelle est votre contribution pour la promotion de la femme à travers votre genre musical ?

Mon genre musical est le reggae et je suis la première femme à faire cette musique au Mali. Je contribue à la valorisation de la femme à travers mes chansons, je parle de l’éducation parce qu’aujourd’hui, tout passe par l’éducation et elle est le soubassement, le fondement d’un être humain. Quand on reçoit une bonne éducation, on peut s’attendre à être une meilleure personne. A travers ma musique, il y’a beaucoup de chansons qui parlent de l’éducation et cette éducation passe par la femme qui est le pilier de la famille. Dans la société, l’éducation de l’enfant passe par la maman et cet enfant va appliquer toutes les valeurs inculquées en lui par sa maman.

C’est mon apport pour  la valorisation de la femme. Il y’a aussi mon festival que j’ai initié depuis 13 années  au Mali, le MaliFesti Reggae. Dans la commission d’organisation, les commissions les plus importantes sont occupées par les femmes et nous essayons déjà à travers ce festival de regrouper les femmes courageuses, intellectuelles et montrer aux gens aussi que le reggae n’est pas une musique pour les hommes seulement. J’ai initié un projet aussi qui est « le ziri », les contes qui contribuent aussi à l’éducation. C’est l’une de nos valeurs culturelles qui a tendance à disparaitre.

Selon vous, la place de la femme c’est au bureau, au foyer ou sur le terrain ?

Cela dépend de la femme. Moi je suis une femme de bureau. Je suis agent législatif et en même temps, une femme  au foyer et je suis aussi une femme qui est tout le temps sur le terrain. Je suis mariée et mère de trois enfants.

Tjikan