Avec le soutien de l’ambassade des Etats-Unis et du World Music Institute de New York, le Festival au désert est en tournée aux Etats-Unis (du 6 au 13 mai) pour promouvoir la culture malienne et prêcher la paix dans le Septentrion malien et dans le monde.

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Cette tournée sera animée par deux groupes de renommée internationale : Ali Farka Touré Band (l’orchestre qui a sillonné le monde avec le regretté Ali Farka Touré) et Tarakaft.

Elle a débuté samedi 6 mai 2017 par le Métropolitain Museum de New York. Le public malien pouvait regarder la conférence pré-spectacle en direct via Facebook à 18 h 15 (TU) et le concert a été également diffusé en direct sur Facebook à 19 h (TU) le même jour.

Aujourd’hui, jeudi 11 mai 2017, les héritiers d’Ali Farka Touré et Tarakaft sont dans l’Indiana. Demain, le 12 mai, ils sont attendus à Chicago avant de boucler la boucle le 13 mai à Minneapolis dans l’Etat de Minnesota.

L’objectif de cette tournée, selon l’ambassade des Etats-Unis au Mali (partenaire), est de partager la culture malienne avec les Américains. De ce fait, les artistes vont dans leurs prestations faire la promotion de la paix dans le Nord du Mali, dans le Sahel et dans le monde.

Le premier concert a été précédé d’une conférence-débat sur la situation actuelle au Mali, avec avec le public qui avait fait massivement le déplacement. Elle a été animée par Mohamed Aly Ansar, co-fondateur et directeur exécutif du Festival au désert, et les membres de l’Ali Farka Touré Band.

Les débats ont été introduits par Alisa LaGamma, conservateur chargé des arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques au Metropolitan Museum of Art. Professeur distingué dans la pratique de la diplomatie à l’Université de Georgetown et co-directeur de Tombouctou Renaissance, Cynthia Schneider a aussi apporté une brillante contribution aux débats.

Les membres fondateurs de l’Ali Farka Touré Band se réunissent occasionnellement avec pour mission de diffuser un message de paix et perpétuer le somptueux héritage de l’un des bluesmen les plus célèbres au monde. Pour cette tournée, ils ont bénéficié de la puissante et belle voix d’Afel Bocoum, neveu et héritier artistique de l’emblématique Ali Farka Touré.

Ce monstre sacré et triple Grammy Award arraché à notre affection le 6 mars 2006 et qui ne cessait de rappeler aux mélomanes et médias du monde que “ce qu’on appelle le blues en Occident est du pur tamashek… Mais les musiciens américains ne le savent pas. Nous, nous avons la racine et le tronc du blues. Eux, ils ont les feuilles et les branches”.

Et à propos de son amitié avec John Lee Hooker (qui a abouti à Talking Timbuktu, Grammy Award), il aimait plaisanter en rappelant : “Je me suis dit que c’était un artiste de mon pays. Puis j’ai appris qu’il était Américain et j’ai alors pensé qu’il avait volé notre musique… Mais, il chante le whisky, la bière, les femmes. Je chante les pâturages, la verdure, la nature, le fleuve, la terre et le ciel, le travail, l’éducation contre l’inconscience et le racisme…”

Selon les confidences qu’Ali nous a faites, il a rencontré Lee Hooker en 1989. A l’issue de ce sommet le bluesman du Mississipi avait déclaré que s’il venait à disparaître le seul à pouvoir prendre sa relève ne pourrait être que son homologue du fleuve Niger, le bluesman-paysan de Niafunké !

Moussa Bolly

 

Source:  Le Reflet