Les travaux de la 15e réunion du CSA (Comité de suivi de l’Accord) se sont terminés, hier mardi, par un constat d’échec total pour la médiation au CRES sur la colline de Badalabougou.

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Après la CMA, ce fut le tour de la Plateforme un autre groupe signataire de l’accord de paix à quitter hier la table des négociations, dans le cadre du Comité de suivi de l’accord de paix. Seul gouvernement et la médiation internationale ont poursuivi les concertations pour trouver un point d’accord.
Si la CMA se plaint de blocage et de décision unilatérale de la partie gouvernementale, la Plateforme dénonce des exactions de la force française Barkhane, perpétrées contre la communauté arabe à Gao, dans le cadre des enquêtes sur l’attentat à la voiture piégée contre le camp du MOC, le 18 janvier dans la ville.
En tout cas, le malaise était perceptible et l’absence du représentant spécial de l’ONU à la conférence de presse de clôture signe, si besoin en était, que la médiation a reconnu son échec. Les conclusions de cette rencontre tenue au lendemain de l’attentat meurtrier de Gao viennent en ajouté au d’espoir des populations des régions du nord qui souffrent déjà le martyre, à cause de l’absence de l’État et le manque d’infrastructures de base.
Malgré le constat de recul très préjudiciable à l’application de l’Accord, le président du Comité de suivi de l’Accord, l’algérien Ahmed BOUTACHE, a animé un point de presse à la fin des travaux.
Au cours de ces échanges, le M. BOUTACHE, en bon diplomate, a souligné que le processus se poursuit même après l’attaque terroriste barbare qui a eu lieu à Gao et qui a ciblé la première opération concrète de mise en œuvre de l’accord. Selon lui, ceci n’a pas découragé les groupes signataires, notamment la CMA et la plateforme qui sont plus que jamais, dit-il, fermement attachés à la poursuite de ce processus jusqu’à son terme.
La preuve est que les groupes armés, dit-il, ont viennent de réaffirmer leur engagement à poursuivre leur participation à l’opérationnalisation des patrouilles mixtes, mécanisme sécuritaire et des autorités intérimaires.
Concernant la décision de suspension de la participation des groupes armés au CSA, le diplomate a soutenu qu’il ne s’agit pas d’une première. Sans faire la langue de bois Ahmed BOUTACHE dit ceci : « Ce n’est pas une attitude de responsables, ce n’est pas une attitude courageuse, parce nous savons tous que le moyen civilisé de résoudre les problèmes, c’est le dialogue. Et le cadre le plus approprié pour avoir ce dialogue, c’est le CSA ».
Tout en regrattant cette attitude, le Comité a décidé d’entreprendre les contacts et les consultations nécessaires pour ramener tous les acteurs au dialogue.
Il a annoncé que des mesures sont prises pour permettre à toutes les parties de se retrouver très rapidement dans le cadre du dialogue et qu’on puisse trouver les solutions consensuelles aux problèmes posés et aller de l’avant dans la mise en œuvre de l’Accord.
Si l’espoir est toujours d’actualité du côté de la médiation, l’absence des deux groupes signataires à la table hier donne l’impression d’un échec de cette 15e session du CSA.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin