La révélation a été faite, en fin de semaine dernière, par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Selon cette agence onusienne, à cause de la forte dégradation de la situation sécuritaire dans la région de Mopti, plus de 150.000 élèves sont toujours privés d’école dans la région de Mopti. Par ailleurs, cette agence onusienne a également déploré l’assassinat sans précédent de 46 enfants lors de l’attaque survenue le 23 mars dernier contre le village d’Ogossagou, dans le cercle de Bankass.

Ainsi, selon ce rapport, présenté vendredi dernier, sur les 866 écoles fermées dans tout le pays, 500 le sont dans la région de Mopti. Aussi, sur les 260.000 enfants privés d’école dans tout le pays, ils sont 157.000 dans la cinquième région administrative du Mali.

Cette situation est en grande partie due à l’insécurité qui règne dans ces zones. A en croire le porte-parole de l’UNICEF,  Christophe Boulierac, qui s’exprimait lors d’un point de presse, le vendredi dernier, à Genève,  » près d’un tiers des écoles de la région de Mopti sont maintenant fermées en raison de l’insécurité, compromettant le droit à l’éducation de milliers d’enfants« .

La forte détérioration de la situation humanitaire dans la région centrale de Mopti, due aux violences intercommunautaires et à la présence de groupes armés, affecte de plus en plus les enfants les plus vulnérables.

Outre cette situation, il a déploré les graves violations contre des enfants, citant en exemple l’assassinat sans précédent de 46 enfants lors de l’attaque survenue, le 23 mars dernier, au village d’Ogossagou, dans le cercle de Bankass.

Selon le porte-parole de l’UNICEF, la fermeture d’écoles est liée à la détérioration générale de la sécurité à Mopti, en particulier  » aux menaces directes et indirectes aux communautés, aux écoles et aux enseignants « . Toutefois, il y a d’autres facteurs, comme, par exemple, le manque de matériel pédagogique ou l’absence ou le déplacement d’enseignants.

Face à cette situation, l’Agence onusienne et ses partenaires préconisent la réouverture des écoles, chaque fois que les conditions le permettent, « cela a conduit à la réouverture récente de plus de 150 écoles », a précisé le porte-parole de l’UNICEF. Le gouvernement du Mali a également approuvé la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, qui s’engage à protéger et à poursuivre l’éducation dans les conflits.

Par ailleurs, cette insécurité, qui règne dans la région de Mopti, a causé le récent déplacement de 70.000 personnes, « La peur et l’insécurité compromettent la capacité des familles à se déplacer, à faire du commerce et à accéder aux services sociaux de base, notamment les centres de santé« , a fait savoir l’UNICEF. Ces déplacés sont issus des zones proches de la frontière avec le Burkina Faso.

Par ailleurs, la hausse des prix des produits alimentaires et la menace d’insécurité alimentaire exercent aussi une pression supplémentaire sur les familles vulnérables et leurs moyens de subsistance.

« En bref, la crise prolongée au Centre du Mali a des répercussions sur tous les aspects de la vie des enfants et compromet leur éducation, leur droit à la sécurité, à la protection, au bien-être et à la santé« , conclut l’UNICEF.

Massiré DIOP

Source: l’Indépendant