La MINUSMA avait déployé des équipes d’enquête dans le Centre du pays suite aux allégations récurrentes d’exécutions sommaires et extrajudiciaires, de disparitions forcées, d’enlèvements, entre autres.  Dans un Rapport publié le mardi dernier il ressort que la dite enquête a permis de conclure qu’effectivement le 19 mai 2018 des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont sommairement et/ou arbitrairement exécuté 12 civils innocents au marché de bétail de Boulkessy.  

 La MINUSMA dans ce Rapport se dit préoccupée par les graves violations et abus des droits de l’Homme commis dans les Régions du Centre du pays. Selon elle, ce sont des violations qui ont entraîné la mort de plusieurs civils depuis ces derniers mois.

Le 19 mai dernier, à la foire hebdomadaire de Boulkessy, en représailles à la mort d’un des leurs, abattu par un élément non identifié, des militaires du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont tué des civils sur les lieux. Accusé des faits, la hiérarchie militaire avait récusé au début. Dans un premier communiqué du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants, au lieu de civils arbitrairement exécutés, il soutenait plutôt de terroristes tués.

C’est à cet égard que la MINUSMA a diligenté une enquête destinée à déterminer les circonstances de ces violations et abus et établir les faits et les responsabilités dans le but que les présumés auteurs soient traduits en justice.

L’enquête de la mission onusienne dont le Rapport a été communiqué au Gouvernement du Mali a confirmé les faits. Elle a permis de conclure que, le 19 mai 2018, des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont sommairement et/ou arbitrairement exécuté 12 civils au marché de bétail de Boulkessy.

C’est la énième fois que l’armée malienne, au cours de ses opérations antiterroristes, est accusée d’exactions. Ce Rapport est publié quelques jours après que l’armée soit encore accusée d’autres graves cas d’exactions sur les populations civiles dans le Centre du pays. L’affaire est liée à la découverte des fosses communes à Nantaka et kobaka, dans la Région de Mopti. Les trois fosses communes comportaient plus d’une vingtaine de corps. Vingt-cinq (25) au total.

Adama A. Haïdara 

 

Source: lecombat