Les hommes de Iyad ag Ghali ont pris en otage les habitants d’Aguelhok avec la complicité de la CMA. Tout en organisant un simulacre de revendication populaire pour exiger le départ de la MINUSMA, les bandits d’Ansar Dine menacent depuis quelques jours la population pour qu’elle quitte la ville.

 

Devenu le symbole de la faiblesse de ses combattants et de la faillite de ses chefs, Aguelhok subit depuis de longues semaines la vindicte des hommes de main d’Ansar Dine. Ainsi, après la déroute subie début avril et le fiasco de l’attaque du camp, la résistance de la ville reste une injure qui reste à laver pour les sbires d’Iyad. Au fil des dernières semaines, la région, inquiète, observe les mouvements des djihadistes sillonnant les environs à moto, tels des chacals tournant autour de leur proie.

Pourtant les terroristes du JNIM, qui accumulent les échecs face aux forces de sécurité, appliquent de nouvelles méthodes pour tenter d’atteindre leur but. Depuis quelques semaines, les rues de cette cité du Nord s’animent ponctuellement de regroupements aussi peu spontanés que représentatifs. Déployant de rutilantes banderoles, alors que cette population connait tant de privations, une poignée d’individus réclame le déménagement des casques bleus. Cette démarche porte sans aucun doute la marque de la CMA qui mène sa cynique stratégie de double langage, tantôt se voulant défenseur des accords, tantôt complice des terroristes.

En parallèle de ces mises en scène d’une population qui vit sous la contrainte, les sbires du JNIM se livrent à d’obscurs porte à porte nocturnes, menaçant des pires représailles ceux qui refuseraient de quitter la ville. De nombreux campements sauvages sont ainsi apparus à proximité d’Aguelhok où des familles entières vivent dans le dénuement et la terreur.

Face à un groupe terroriste en proie aux doutes internes et aux rumeurs de trahison de plus en plus nombreuses de certains de ses membres, Aguelhok, délaissée par un groupe signataire qui se compromet, n’a pas besoin de moins de MINUSMA mais bien au contraire de plus de forces conjointes pour enfin pouvoir vivre en paix.

Boubacar Samba

@Boubale Samba

Source : Malijet