Armée nationale reconstituée : nouvelle armée malienne. Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu et employé comme appellation pour parler du retour des FAMa à Kidal. Nous parlons ici des FAMa (Forces armées maliennes). Mais, en fait, il ne s’agissait pas que des Forces armées maliennes « originelles », et tout a été fait pour que l’on comprenne cela !

Que l’on sache qu’il ne sera bientôt plus question que d’armée reconstituée ou de nouvelle armée malienne, conformément à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Lequel précise que, en son chapitre 9 (article 21) relatif au «redéploiement des Forces armées et de sécurité» : «Les forces armées et de sécurité reconstituées se redéployeront, de manière progressive, à compter de la signature de l’Accord, sur l’ensemble des régions du Nord. Ce redéploiement s’effectue sous la conduite du Mécanisme Opérationnel de coordination (MOC), avec l’appui de la Minusma.

L’Article 22 du même chapitre est plus clair : «Les forces redéployées devront inclure un nombre significatif de personnes originaires des régions du Nord, y compris dans le commandement, de façon à conforter le retour de la confiance et faciliter la sécurisation progressive de ces régions.»

En réalité, l’armée telle que nous la voyons présentement est appelée à disparaître et même à changer de nom. On ne parlera plus de FAMa mais d’ANR (Armée nationale reconstituée) et les commandements et autres compétences sont précisés dans l’Accord.

D’ailleurs, le processus est tellement déjà en marche qu’après le bataillon de Kidal (que l’on a présenté comme symbolique), on n’a pas tardé à installer celui de Tombouctou et à grand renfort de publicité.

Comme pour préparer l’opinion à cette nouvelle armée composée d’éléments FAMa, de la Plateforme et de la CMA. On le dit souvent : la paix n’a pas de prix. Mais la recherche d’aucune paix ne peut et ne doit nous amener à brader notre outil de défense et à l’abandonner aux mains du premier aventurier ayant décidé (sans aucune garantie) de s’arranger du côté de l’Etat.

La question que l’on doit désormais se poser (la toute première et la fondamentale) est celle relative à la moralité et à la compétence de ces hommes qui sont mis à la tête de ces nouveaux bataillons de cette nouvelle armée reconstituée. Aussi, faut-il se rassurer de leur degré de fidélité, d’honnêteté et d’engagement vis-à-vis du Mali, de son territoire et de ses intérêts.

 

Makan Koné   

Source: Nouvelle Libération