Le bureau de Coordination des affaires humanitaires au Mali (Ocha) a fait son rapport trimestriel de janvier à mars 2017 sur la situation humanitaire ainsi que des besoins de notre pays courant 2017.

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Il ressort  de cette étude que L’insécurité alimentaire et nutritionnelle affecte plus de 3,53 millions de personnes au Mali, dont 18% sont situées dans les régions du nord (Tombouctou, Gao et Kidal).

Le rapport trimestriel  du bureau de Coordination des affaires humanitaires au Mali (Ocha) a été publié il y a quelques jours. Il ressort de ce rapport qui couvre la période de janvier à mars 2017 que l’insécurité alimentaire et nutritionnelle affecte plus de 3,53 millions de personnes au Mali, dont 18% sont situés dans les régions du nord (Tombouctou, Gao et Kidal). L’accès aux zones agricoles et les mouvements de transhumance du bétail dans ces zones, indique le rapport,  sont encore perturbés par les mouvements des groupes armés. Par ailleurs, même si la campagne agricole est annoncée bonne, la déstructuration de certains marchés agricoles, la défaillance des services agricoles et d’élevage de proximité et la forte perturbation des approvisionnements en intrants agricoles restent des  facteurs qui pourraient empêcher les ménages ruraux de profiter de la bonne campagne agricole.

Le rapport note  aussi que l’insécurité alimentaire a été exacerbée par  l’accès inadéquat aux services de santé et à l’eau, l’hygiène et l’assainissement. « La malnutrition est un problème majeur de santé publique au Mali. 61 % des enfants de moins de 5 ans et près de la moitié des femmes en âge de procréer souffrent d’anémie. Près de 852 000 personnes ont besoin d’assistance préventive et curative, soit respectivement 680 500 enfants et femmes enceintes et femmes allaitantes (Fefa) touchés par la MAG et 171 278 enfants et FEA à risque dans les régions à forte prévalence de malnutrition (Gao, Tombouctou, Ségou,…) ».

Selon le Cluster eau, hygiène assainissement (EHA), près de 1,2 million de personnes ont besoin d’appui en eau, hygiène et assainissement. La situation est particulièrement préoccupante dans la région de Kidal où la  Société malienne de gestion de l’eau potable n’est pas présente depuis mai 2014 et où la recrudescence des branchements anarchiques nuit à l’approvisionnement en eau des populations. En 2016, précise le rapport, plusieurs localités notamment dans le Gourma (région de Tombouctou) ont connu des tarissements des ressources en eaux anormales, ayant causé des situations d’urgence localisées pour les populations et le bétail habitant dans ces localités.

Concernant le bilan des contraintes humanitaires, le rapport fait état  de 28 contraintes d’accès enregistrées dans le nord et le centre du pays. Environ 89% des cas ont été rapportés dans les régions du nord (Gao, Kidal, Ménaka, Taoudéni et Tombouctou). Les attaques contre le personnel, les biens et infrastructures humanitaires représentent 68% des incidents.

Une réponse humanitaire de 293 millions de dollars  attendue           

L’évaluation des effectifs des personnes dans le besoin au Mali, qui sous-tend la planification de la réponse, a été réalisée par secteur d’intervention. Il a été estimé qu’en 2017, environ 3,7 millions de personnes nécessiteraient une assistance (soit 20 % de la population malienne). Le Plan de réponse humanitaire  envisagé vise à apporter une assistance humanitaire aux plus vulnérables pour renforcer leur accès aux services sociaux de base, améliorer leurs moyens de subsistance et leur capacité de résilience et consolider la préparation aux urgences. Il comporte près de 140 projets présentés par 50 partenaires et requiert un financement de 293 millions de dollars (USD). Les actions proposées ciblent en priorité les zones touchées par le conflit dans le nord et le centre du pays, ainsi que les populations déplacées, retournées ou rapatriées. À travers ce plan, note le rapport,  1,36 million de personnes seront assistées par des interventions dans huit secteurs : la sécurité alimentaire, la nutrition, la santé, l’eau-hygiène-assainissement, l’éducation, la protection, les abris et biens non alimentaires, et le relèvement précoce. Le plan assurera aussi la coordination de la réponse.

Boubacar SIDIBE

 

Source: Le Prétoire