D’aucuns étaient anormalement tranquilles et poussaient des exclamations admiratives tout à fait incompréhensibles. L’objet de leur gaieté était l’accord conclu au centre du pays à grand renfort de publicité entre les djihadistes se revendiquant d’Amadou Koufa et le groupe d’autodéfense d’An Ambassagou à dominante dogon. Eh bien ! Le sourire émerveillé d’il y a deux ans a depuis une semaine cédé la place à des affrontements violents et meurtriers. A l’origine, les djihadistes ont chanté une drôle de chanson : le prélèvement de la zakat, un impôt islamique sur la récolté de riz des paysans qui ont opposé une fin de non recevoir.

Ainsi contrariés, les combattants du Front de libération du Macina n’ont rien trouvé de plus malin que de recourir au crépitement des armes sans envoyer de faire-part. La guerre est cela aussi : on ne sait jamais où les balles de fusils mitrailleurs ou de kalachnikov vont tomber, on sait seulement qu’elles peuvent tomber.

Après tout les « dozos »se sont habitué à la guerre, mais ne pourrais pas s’habituer à voir une partie de leur récolte les filer entre les doigts.

Ici, dans le cercle de Djenné, on a appris à ses dépens qu’on ne pactise pas avec le diable. Parce que le diable a toujours vu dans un accord le symbole d’une faiblesse. Et les djihadistes font figure de diable.

Rassemblées par la Rédaction

Source: Journal L’Informateur