Chefs de villages, notables et élus locaux sont devenus les proies faciles dans le Nord du Mali. Depuis 2012, ils sont tués de façon ciblée les uns après les autres, en toute impunité.

En février 2012, des assaillants retrouvent Moussa Balobo Maïga, 78 ans. Inédit : c’est au milieu de ses collaborateurs qu’il est tué. Sans le moindre “salamalec”, ils réclament le chef de la chefferie traditionnelle de Hombori. Dans la nuit du vendredi à samedi derniers, son successeur au trône, Nouhoum Ousmane Maïga, est assassiné dans son palais.

Qui sont derrière ce nième assassinat ? Si pour la mort du premier chef communément appelé “Hombori Koy”, dans un communiqué, le ministre de la Défense et des Anciens combattants a accusé en son temps le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) d’avoir assassiné le patriarche. Même si le MNLA avait tenté de se dédouaner, les populations ne sont pas convaincues.

Avec l’assassinat du chef de village le week-end, des zones d’ombre planent encore et l’on se demande encore le mobile de cette nouvelle tuerie ciblée. Dans le village, la seule information disponible : ce sont des hommes armés non identifiés.

Le chef de village était-il menacé ? Pour beaucoup, dans la zone, la chasse à l’homme a repris et les chefs de village, des légitimités traditionnelles et des élus locaux sont les cibles potentielles.

Illustration parfaite de cette forme d’insécurité, en 2016, un proche du chef de village de Boni, Allaye Ambiri Dicko, a été froidement tué par des hommes armés. En février dernier, le maire de la Commune rurale d’Anderaboukane, Hamad Ahmed, a été mortellement atteint. En 2015, un autre maire de la même Commune, Aroudeiny Ag Hamatou, a été tué dans des conditions similaires.

En début de ce mois de juin en cours, le maire de la Commune rurale de Douekiré, cercle de Goundam, Oumar Bocar Touré, après une tentative d’assassinat perpétrée par des hommes armés, a fini par rendre l’âme.

Malgré l’ouverture des enquêtes sur ces morts brutales en série des autorités communales et coutumières locales, l’on ne sait pas grand-chose sur les auteurs et commanditaires….Lire la suite sur Aumali

 

Source: L’Indicateur du renouveau