Depuis la création de nouveaux groupes armés issus de la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA), l’ancienne rébellion touarègue est en perte de vitesse. La fragmentation en son sein augure de la tendance de chaque communauté touarègue à vouloir sa place dans le processus de paix.

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Au Nord, le Mali reste plus que jamais immergé dans la crise qui se prolonge avec les affrontements entre la Plateforme, dont le fer de lance est le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA), et la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA), réunissant les ex-mouvements rebelles. Aujourd’hui, les acteurs de la mise en œuvre de l’accord de paix signé il y a plus d’un an, sont paralysés par ce conflit qui empêche pour le moment d’envisager une sortie du tunnel. De fait, les affrontements GATIA/CMA, sur fond de guerre tribale, ont créé une nouvelle donne qui a entraîné ces deux derniers mois des défections au sein du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), figure de proue de la CMA, débouchant à la création de nouveaux groupes armés.

MSA et CJA Début septembre, Moussa Ag Acharatoumane, chef de la tribu touarègue des Daoussahak, pourtant cofondateur du MNLA, en est parti pour créer le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA). Il dénonçait les « déséquilibres à l’intérieur de la CMA, où la gestion est trop unilatérale », « la recrudescence de l’insécurité et des conflits fratricides ». Un grand nombre d’observateurs ont décelé dans cette scission le signe d’un affaiblissement du MNLA ou de la CMA, critiqué par certains militants, soit pour l’abandon de l’objectif de l’indépendance, ce fut le cas du porte parole en France, Moussa Ag Assarid, soit pour la main mise de trop importante de certaines tribus sur le mouvement, notamment celle des Ifoghas. Le climat est donc visiblement à la fragmentation. Comme l’a également prouvé la création, rendue publique par un communiqué daté du lundi 10 octobre, du Congrès pour la justice de l’Azawad (CJA), issu de la tribu Kel Ansar de Tombouctou. L’un des chefs provisoire du mouvement est bien connu, il s’agit de l’ancien ministre Hama Ag Mahmoud, qui faisait partie des fondateurs du MNLA. La création d’autres groupes armés n’est pas à exclure, d’autant que chaque tribu ou communauté cherche à tirer son épingle du jeu, dans le cadre des futures autorités intérimaires. Sauf que cette fragmentation retarde d’autant le processus.

 

 

Source: journaldumali