Confiné dans un schéma dicté par la Primature et sous pression de l’ONU, le ministre Lassine Bouaré va droit à l’échec à ce rythme.

 En catimini, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion convoque les signataires de l’accord  pour la réconciliation. La semaine dernière, à la surprise générale, les groupes armés signataires et autres ont été convoqués par Lassine Bouaré.  Officiellement, c’est une rencontre de prise de contact puisqu’il est désormais en charge de la gestion du dossier lié à l’accord.

Pourtant, ce qui parait de l’impréparation dans cette rencontre c’est bien que les acteurs ont attendu longtemps avant de recevoir une invitation du ministre. C’est un fait, M. Bouaré est choisi pour s’occuper de cette brillante question à cause de son tempérament et de son expérience dans la gestion de l’accord.

Conscient de l’urgence de sa mission ? De sa nomination à nos jours, le ministre n’a pas brillé dans l’appropriation de ce dossier chaud. Il a fallu que les Nations unies haussent le ton en demandant du concret dans la mise en œuvre de l’accord dans six mois. Largement suffisant pour mettre  le ministre Lassine Bouaré dans les viseurs du Premier  ministre alors que les impairs sont à rechercher ailleurs.

Surveillé comme du lait sur le feu, le pauvre ministre Bouaré est mis sous pression et constamment interpellé pour accélérer ce qui est pourtant impossible de gagner en si peu de temps.

Le hic est que la rencontre avec les groupes signataires prouve l’impréparation à tel point que l’ORTM a masqué ce qu’un responsable des groupes armés qualifie de mascarade. “C’est un mauvais départ dans la relance de l’accord. A ce rythme, on ne pourra pas réaliser quelque chose  de durable”, fulmine notre interlocuteur.

Certes, le délai accordé aux signataires pour obtenir des résultats est court mais il sonne comme également un défi que le seul ministre Lassine Bouaré aura du mal réussir.

La nouvelle donne qu’on tente d’imprimer au processus de paix minimise aussi le rôle du haut représentant de chef de l’Etat. L’équation devient difficile à résoudre et l’on parle d’une sorte de mainmise du chef du gouvernement sur l’accord. Des impératifs qui rendent la tâche difficile au ministre Lassine Bouaré.

Awa Camara

La Lettre du Mali