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La société civile de Gao, pour faire partir leur gouverneur Seydou Traoré, vient de lancer un ultimatum à l’Etat malien. Elle donne un délai d’une semaine, allant du lundi 14 au dimanche 22 aout 2017, pour que l’Etat malien relève Seydou Traoré, l’actuel Gouverneur de la région. Si l’état Malien refuse, indique-t-elle, nous n’hésiterons pas à mettre fin à toutes collaborations ou reconnaissance de l’Etat Central. C’est une nouvelle patate chaude entre les mains du président de la République qui fait face déjà à l’ultimatum de la Plateforme « An tè A Bana ! » qui exige le retrait pur et simple de son projet de révision constitutionnelle. Cette plateforme d’associations de la société civile et de partis politiques, compte organiser une marche pacifique, à l’expiration de son ultimatum le mardi 15 aout, pour exiger la mise en accusation de Ibrahim Boubacar Keïta pour haute trahison afin qu’il soit démis de ses fonctions de Président de la République du Mali.

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Dans sa lutte pour faire partir Seydou Traoré, le gouverneur « contesté » de leur région, la société civile de Gao, à travers un document intitulé : « déclaration d’intention de la société civile de Gao » dont nous avons reçu copie le lundi, vient de durcir le ton. Elle menace désormais de « créer un Etat » si sa doléance de voir Seydou Traoré relever de ses fonctions n’est pas respecté d’ici une semaine. « Nous avons constaté avec beaucoup de regret que l’Etat Malien ne se soucie aucunement de la bonne gestion des affaires administratives de Gao avec l’entêtement de garder un homme corrompu et désavoué pour sa gestion calamiteuse d’une population qui a déjà trop souffert », explique, dans sa déclaration, la société civile de Gao. La société civile de Gao demande, ajoute la déclaration, « le départ sans autre forme de Mr Seydou Traore de la tête de l’exécutif régional de Gao, par conséquent si l’état Malien refuse, nous n’hésiterons pas à mettre fin à toutes collaborations ou reconnaissance de l’Etat Central. »

 

« Par ce constat, la société civile représente toute la population de Gao et se donne le droit de créer un autre Etat », met en garde la société civile de Gao. Elle rappelle que « les populations de Gao depuis l’occupation n’ont cessé de se battre pour renforcer l’Etat Central dans le souci de préserver l’unité nationale. » « Depuis la signature de l’accord les populations de Gao ont-soutenu sa mise en œuvre par des actions de cohésion sociale, de vivre ensemble, mais l’absence d’écoute de ces populations de Gao montre la mauvaise volonté de l’Etat à préserver l’unité nationale pour laquelle nous avons perdu beaucoup de martyrs. Ce paramètre peu orthodoxe montre à suffisance que les populations peuvent se garder le droit de prendre des mesures pour éviter à ces populations le pire des cauchemars qui peut aboutir à la destruction du tissu social ».

La société civile de Gao, dans sa déclaration, demande à la communauté internationale, la Minusma et la force Barkhane à « prendre acte de cette information de déclaration pour un délai d’une semaine allant du lundi 14 au dimanche 22 aout 2017 ».

Les raisons de la colère de la société civile contre le gouverneur

Depuis juin dernier, la société civile de Gao manifeste pour exiger le départ du Gouverneur Seydou Traoré. Le mercredi 7 juin, des centaines de personnes ont ainsi manifesté, dans la ville, contre lui. La société civile de Gao dit en avoir marre du Gouverneur qu’elle accuse de « corruption » et de « manque de respect envers les notabilités et la population » de la cité des Askia. Il est aussi accusé de mauvaise gestion dans la crise des importations et exportations entre Gao et Niamey. Le gouverneur Seydou Traoré est aussi sous le coup d’une poursuite judiciaire de l’association Gao Lama. Gao Lama accuse le gouverneur d’ « assassinat, complicité d’assassinat et incendie volontaire » lors des manifestations, réprimées dans le sang par les forces de l’ordre, contre l’installation des autorités intérimaires à Gao en juillet 2016.

A noter que la Plateforme « ANTÈ A BANA – Touche pas ma Constitution ! » exige du président IBK le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle au plus tard le mardi 15 août 2017 à minuit. Passé ce délai, elle compte organiser « une marche pacifique le mercredi 16 Août 2017 pour exiger la mise en accusation de Mr Ibrahim Boubacar Keïta pour haute trahison afin qu’il soit démis de ses fonctions de Président de la République du Mali. »

Madiassa Kaba Diakité

Source: Le Républicain